L'ancien président américain Barack Obama samedi à Zurich
Le public de Zurich venu voir Barack Obama était bon enfant.
Photo: KEYSTONE/WALTER BIERIPour sa première apparition en Suisse, l'ex-président américain et désormais conférencier et showman Barack Obama a fait preuve de beaucoup d'entrain samedi soir à Zurich. Le public du Hallenstadion a semblé conquis.
L'ancien chef d'Etat a rapidement mis l'assistance - plus de 10'000 personnes - dans sa poche avec ses traits d'humour mâtinés d'apparente fausse modestie. 'Après tout, je ne suis que le quatrième Obama en termes de popularité', a-t-il lancé, 'après mon épouse Michelle et mes filles Sasha et Malia, qui sont plus importantes que moi.'
'Le bureau ovale est petit'
Pendant la bonne heure qu'a duré son intervention, Barack Obama a récolté de nombreux applaudissements de la part d'un public qui n'avait pas hésité à débourser entre 59 et 564 francs pour le billet d'entrée à cet événement intitulé 'Une soirée avec Barack Obama - en personne.' Et pour avoir l'honneur d'un selfie avec la star, il fallait s'acquitter de 2500 francs.
M. Obama s'est ingénié à surprendre l'assistance, comme lorsqu'il a dit que 'le bureau ovale (où siège le président des Etats-Unis, ndlr) était beaucoup plus petit que ce qu'on voit dans les films. Quand on y entre, on est presque un peu déçu la première fois'.
Interrogé par l'animateur allemand Klaas Heufer-Umflauf sur ce qui l'avait notamment marqué à la Maison Blanche, l'ex-président a dit aussi: 'Il y a une grande machinerie derrière le gouvernement américain, et il est souvent plus difficile qu'on ne pense de la faire bouger.'
Bateau à vapeur
Il a comparé son ancien poste à celui de capitaine d'un grand bateau à vapeur transocéanique. 'On est au gouvernail mais on voit que le bateau ne se laisse pas manoeuvrer aussi bien qu'une vedette.' Il faut sans cesse faire de petits ajustements et se montrer opiniâtre.
Parlant grande politique, Barack Obama a estimé que son pays jouait toujours un rôle important y compris dans un monde multipolaire. 'Quand survient un problème quelque part dans le monde, on regarde (toujours) comment Washington réagit', a-t-il dit.
'Quel héritage laisserez-vous?', fut-il encore demandé à Obama. Ce dernier n'a mentionné ni son Prix Nobel de la paix, ni un quelconque accord qu'il aurait pu signer. 'Il est trop tôt pour une nécrologie', a-t-il botté en touche.
Presque plein
Même si le Hallenstadion n'avait pas complètement fait le plein pour l'occasion, les personnes interrogées par Keystone-ATS parmi l'assistance semblaient plutôt ravies. 'Cela fait du bien de voir des personnalités positives dans la politique', a observé l'une d'elles.
Devant l'entrée, quelques manifestants se sont signalés en dénonçant la 'politique de va-t-en-guerre' menée selon eux par Barack Obama quand il était au pouvoir et par les Etats-Unis en général.
L'ex-président poursuivra sa tournée européenne lundi et mercredi à Amsterdam et Berlin, après s'être produit vendredi, la veille de Zurich, à Barcelone, où il a passé du temps notamment en compagnie de son ami rocker Bruce Springsteen.
De strictes mesures de sécurité avaient été prises pour cette soirée zurichoise, mi-spectacle, mi-conférence, à laquelle se sont aussi produits la chanteuse Cassandra Steen et le violoniste Nigel Kennedy.
/ATS