L'auteure valaisanne Noëlle Revaz reçoit le Prix Gottfried Keller

L'écrivaine valaisanne Noëlle Revaz se voit décerner le Prix Gottfried Keller.

L'écrivaine valaisanne Noëlle Revaz se voit décerner le 41e Prix Gottfried Keller, pour 'son œuvre hautement originale'. Peu d'auteurs romands et de femmes ont reçu cette distinction. Le prix est doté de 30'000 francs.

'Je suis vraiment pleine de joie et de reconnaissance d'être distinguée par ce Prix. Et un peu impressionnée aussi', a déclaré l'écrivaine valaisanne, sur les ondes de la RTS jeudi en direct de Bienne.

Avant Noëlle Revaz, seule une poignée d'auteurs romands ont vu leur travail littéraire salué par le Prix Gottfried Keller, à l'instar de Charles Ferdinand Ramuz (1927), Philippe Jaccottet (1959) ou Jacques Mercanton (1989). Elle est aussi la quatrième femme à être distinguée après notamment Agota Kristof (2001).

L'approche littéraire de Noëlle Revaz, 54 ans, est d'une 'singularité incomparable', écrit la Fondation Martin Bodmer, qui décerne le prix, dans un communiqué jeudi. Pourtant, l'œuvre de l'auteure est jusqu'à présent plutôt mince : six livres, dont trois romans, publiés au cours des 15 dernières années. Mais selon la Fondation, cette œuvre se distingue par l'exigence que l'auteure s'impose.

Adapté au cinéma et au théâtre

Parmi ses trois romans : 'Rapport aux Bêtes' (2002), 'Efina' (2009) et 'L'Infini livre' (2014), le premier a été adapté au cinéma et au théâtre tandis que les trois ont été traduits en allemand notamment.

Elle garde un attachement particulier pour son premier roman 'Rapport aux bêtes', qui lui a conféré son statut d'écrivaine. 'On m'a dit aussi que ce roman était arrivé 20 ans trop tôt', a-t-elle encore relevé sur la RTS, tant il colle à l'actualité liée au mouvement #MeToo.

Dans chacune de ces œuvres, l'auteur explore différents styles et genres, de l'oralité de la prose paysanne au grotesque de la dystopie, en passant par le roman épistolaire.

Le lecteur est confronté à la désolation de notre monde et à l'échec de la rationalité', peut-on lire dans le communiqué. L'humour, la fantaisie, la poésie et les jeux de mots traversent toutefois son travail littéraire.

Une auteure multiprimée

Noëlle Revaz a déjà été récompensée en 2015 par le Prix suisse de littérature décerné par l'Office fédéral de la culture. Et pour 'Rapport aux Bêtes', elle a reçu en 2002 un prix de la Fondation Schiller suisse.

Outre le prix principal, la Fondation Martin Bodmer décerne également deux prix d'honneur, dotés chacun de 10'000 francs. Ils sont attribués à Lionel Felchlin 'pour ses subtiles traductions d'œuvres de Gottfried Keller en français' ainsi qu'au duo d'artistes Lutz&Guggisberg. Le duo est récompensé pour sa bibliothèque fantastique et ironique intitulée 'Comparatisme comparé'.

Le prix Gottfried Keller est décerné tous les deux ou trois ans et compte parmi les plus anciens prix littéraires de Suisse. Il a été institué par la Fondation Martin Bodmer à Zurich en 1922.

Hermann Hesse (1936), Fabio Pusterla (2007) ainsi qu'Adolf Muschg et Thomas Hürlimann (2019) se vont vus décerner ce prix.