La musique mécanique à l'honneur au Musée d'art et d'histoire

Le MAH présente jusqu'au 17 août une nouvelle exposition consacrée à la musique mécanique. Le public peut découvrir 135 boîtes à musique léguées à l'institution par Etienne Blyelle (1929-2013), un scientifique mélomane passionné par ces magnifiques objets.

"Ce mécanicien et horloger avait constitué tout au long de sa vie une incroyable collection de boîtes à musique", explique Estelle Fallet, commissaire de l'exposition. "Son appartement en était rempli: il y en avait même dans sa baignoire", a ajouté la conservatrice.

Etienne Blyelle, dont le vrai nom est Jacques Antoine Horngacher, aimait tellement ses boîtes à musique qu'il leur donnait des prénoms que l'on retrouve encore aujourd'hui inscrits sur les boîtes à musique. Il a ainsi patiemment acquis, restauré, transformé et écouté Henriette, Marjorie, Régine, Hermann ou Manou.

Invention genevoise

Ces objets précieux et délicats ne peuvent pas être actionnés par le public. Afin d'entendre leurs mélodies, qui vont de Rossini à Verdi en passant par Bizet et Wagner, il faut se munir d'un audioguide qui contient certains enregistrements. Des démonstrations assurées par des spécialistes sont toutefois prévues les dimanches 4 mai et 6 juillet.

Le principe de la boîte à musique a été inventé à Genève à la fin du 18e siècle. Cette industrie devient même dominante dans le canton avant de migrer vers l'arc jurassien. La taille des boîtes à musique s'étend avec des cylindres amovibles, puis interchangeables. Vient ensuite en 1885 l'apparition des disques métalliques qui préfigurent le phonographe et le gramophone puis le déclin des boîtes à musique.

Des cylindres à picots

Le visiteur peut admirer la subtilité des mécanismes conçus par les horlogers et les mécaniciens d'art. Il peut imaginer les lames vibrantes, les plateaux, les cylindres à picots et les goupilles s'animer pour produire des airs dans les salons d'époque. Certains modèle de boîtes à musique destinés à être installés dans des lieux publics étaient même dotés d'un monnayeur.

L'exposition des 135 boîtes de la collection d'Etienne Blyelle est complétée par des pièces musicales et sonores de la collection du MAH. On retrouve notamment une pendule à sonnerie et jeu de flûtes, un mécanisme à oiseau chanteur, un mouvement à musique pour tabatière, une montre de poche à musique ou encore un nécessaire à broder contenant une boîte à musique.