Lausanne: Pénélope Bagieu et Taïwan pour un BDFIL nouvelle version
Gaëlle Kovaliv et Léonore Porchet, co-directrices, ont repris les rênes de BDFIL.
Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTTNouvelles dates, nouveaux lieux, nouveau concept: un BDFIL entièrement renouvelé se tiendra du 1er au 14 mai près de la gare de Lausanne. Pénélope Bagieu, Taïwan et Les Tuniques bleues en seront les moments forts. Avec un objectif: séduire un nouveau public.
Fini la Riponne, bienvenue aux alentours de la gare de Lausanne, avec la Rasude, la place de la gare et Plateforme 10. Fini septembre, désormais le rendez-vous lausannois se tient en mai, sur deux semaines avec un rythme un peu différent, a expliqué lundi Gaëlle Kovaliv, co-directrice du festival, avec Léonore Porchet.
Conteuse d'histoires
Le festival se dote d'une grille lisible, avec six expositions. La première est consacrée à l'invitée d'honneur: la Française Pénélope Bagieu, tout juste quadragénaire et auteure de 'Culottées', de la série 'Joséphine' ou du recueil autobiographique 'Les Strates'.
Par son trait reconnaissable, son travail sans cesse réinventé, cette dessinatrice populaire 'a inspiré toute une génération', a relevé Mme Kovaliv. 'Cette formidable raconteuse d'histoires' sera présente du 12 au 14 mai à Lausanne, où son travail fera l'objet d'une rétrospective, une première.
BD et culture à Taïwan
Le deuxième accrochage est dévolu à un pays, Taïwan. L'île utilise la bande dessinée comme un outil de dialogue et de défense de sa culture. 'Taïwan a thématisé la BD comme une composante de son identité nationale', note Mme Kovaliv. Une occasion de découvrir six auteurs taïwanais dans une production très différente du manga.
Troisième axe d'exposition: les figures héroïques. BDFIL retient cette année 'Les Tuniques bleues' et leur énorme succès depuis plus de 60 ans. Cette série 'très questionnante et antimilitariste' sur la guerre de Sécession permettra de s'interroger sur les guerres actuelles, notamment en Ukraine, a relevé Léonore Porchet.
Au menu encore trois rendez-vous: une exposition sur les magazines pour fillettes du siècle dernier tirés du précieux Fonds du Centre BD de la ville, une exposition de commande sur la thématique de la science et une carte blanche donnée à Maou, une Lausannoise dont le nouvel album 'Fleur de prunier' sortira en mai. Cet ouvrage raconte les pérégrinations de ses parents en vue de son adoption en Chine.
De nouveaux publics
Le nouveau concept de BDFIL vise aussi à fêter la BD tout au long de l'année et à rallier de nouveaux visiteurs, la fréquentation ayant connu une baisse constante sous l'ancienne formule. Ainsi, du lundi au mercredi midi, les expositions seront réservées aux 'publics particuliers', comme les écoles, les handicapés ou les migrants qui pourront bénéficier de visites dédiées.
Le reste de la semaine, elles seront ouvertes au grand public, avec un programme complémentaire le week-end fait de dédicaces, de rencontres et de projections. Le premier week-end sera dévolu à la scène helvétique - avec les auteurs suisses qui viennent d'être primés à Angoulême -, le second sera plus international.
Pourquoi un programme sur deux semaines ? Cinq jours, c'était trop court pour un événement qui mobilise beaucoup de ressources, expliquent les organisatrices, qui soulignent que la tendance s'observe aussi en France, où le festival BD d'Amiens par exemple s'étend désormais sur quatre week-ends.
Toute l'année
La programmation propose aussi quelques événements le reste de l'année. Du 21 juin au 24 septembre, une exposition estivale sera conçue comme une balade dans la ville, entre la Cathédrale et Ouchy. Les planches du concours destiné à la relève seront exposées à l'Espace des inventions du 1er au 24 septembre.
Autre changement: Basta! s'occupera de la librairie du festival, en remplacement de Payot qui n'a pas souhaité poursuivre. Le budget grimpe d'environ 900'000 francs à près de 1,1 million de francs. Un programme détaillé, avec les auteurs présents, sera annoncé en avril.
/ATS