Le Valais se dévoile une carte géographique après l'autre
La manière de représenter le Valais sur des cartes géographiques a évolué dans le temps et c'est tout le propos de cette exposition temporaire à la Médiathèque Valais - Sion.
Photo: Keystone/LAURENT GILLIERONJusqu'au 1er juillet, la Médiathèque Valais - Sion expose sa collection de cartes géographiques du Valais produites depuis le XVe siècle. Les plus belles pièces seront ensuite visibles en ligne sur une plateforme dédiée.
Avec 'Le Valais à la carte, 1000 déclinaisons d'une collection', la médiathèque peut mettre en avant toutes les cartes imprimées qu'elle détient, explique le commissaire de l'exposition, Samuel Hubert, à Keystone-ATS. Visiteuses et visiteurs découvrent de leur côté 'la richesse et la diversité' des représentations du canton et sont invités 'à se questionner sur leur relation à l'espace'.
La manière de représenter le Valais a évolué dans le temps et c'est tout le propos de cette exposition. 'Une carte est une simplification de la réalité. Son auteur choisit ce qu'il veut y montrer ou pas', résume Samuel Hubert. Et cela dépend aussi de son origine, de ses connaissances de la région et de la manière dont il les a acquises.
Il y a par exemple 'cette drôle de carte', Ouest en haut, intitulée 'Nouvelle description du pays de Suysse' à laquelle il manque toute la Suisse romande, illustre le géographe. On ne connait pas son auteur, mais la carte a dû être produite entre 1550 et 1600.
Relation au territoire
La carte de l'Appenzellois Gabriel Walser dessinée en 1768 mentionne, elle, explicitement la distinction entre le Haut et le Bas-Valais, alors sujet du Haut. Certains commentaires en allemand comme 'ici, il n'y a que des montagnes de glaces abominables que l'on nomme glaciers' rappellent aussi la relation distante qu'on avait encore avec le relief alpin.
Cette distance s'amenuise avec le développement du tourisme et de l'alpinisme, note Samuel Hubert. Et cela se voit sur les cartes. 'On commence alors à donner des noms à ces montagnes', ajoute-t-il. La manière de les représenter évolue aussi au fil des siècles: on passe par de petits triangles partiellement hachurés - pas toujours du même côté - à des dessins plus scientifiques avec des courbes de niveau en passant par des mises en scène artistiques.
En 1850, une série de conventions sont mises en place pour unifier les manières de cartographier. A partir de là, le Nord se situe presque systématiquement en haut de la carte, une échelle est présente et donnée en mètres ou kilomètres et l'ombrage du relief provient du nord-ouest.
Un livre et une plateforme
Mais une part de subjectivité demeure, souligne Samuel Hubert. Chaque auteur décide toujours de ce qu'il veut visibiliser et cela dépend aussi de l'objectif de son travail. Le géographe liste des cartes qui mettent en avant des projets ferroviaires abandonnés ou encore les dangers naturels. Autant de représentations et d'anecdotes qui figurent dans le livre qui accompagne l'exposition.
Les plus belles cartes dont disposent les différentes institutions valaisannes - Médiathèque Valais, archives cantonales, musées cantonaux - seront bientôt visibles en ligne sur une plateforme dédiée, relève Samuel Hubert. Celle-ci est pensée comme une suite à l'exposition, une manière d'en garder une trace pérenne.
/ATS