Culture

Le cymbalum, trait d’union entre traditions et modernité

27.03.2025 16h00 Michel Thorimbert

Le Musée d’ethnographie a accueilli une rencontre musicale rare autour du cymbalum, instrument hongrois aux résonances multiples. Entre démonstration, histoire et transmission, le public a plongé dans un univers riche de sens et de sons.

Dans la bibliothèque feutrée du Musée d’ethnographie de Genève, un public attentif a eu le privilège d’assister à une rencontre rare autour du cymbalum, instrument traditionnel hongrois à la sonorité envoûtante. Guidée par Fabrice Contri, ethnomusicologue et directeur des ADEM, la présentation mettait en lumière toute la richesse culturelle de cet instrument.

Le cymbalum, souvent associé à la musique tzigane et aux fêtes populaires de l'Est, s’invite aujourd’hui jusque dans les salles de concert. C’est un instrument complexe, doté de 136 cordes, inventé en 1807 par un musicien hongrois qui le voulait plus riche, plus ample, presque comme une alternative au piano. À travers l’intervention du violoniste et ambassadeur Levente Székely, la musique s’est faite récit, reliant campagnes et villes, hier et aujourd’hui.

Organisée par le MEG et les Ateliers d’ethnomusicologie, cette rencontre a aussi révélé des pans oubliés de l’histoire musicale genevoise. On y a appris que Monsieur Rácz, célèbre joueur de cymbalum installé à Genève, avait lié amitié avec Igor Stravinsky, allant jusqu’à lui transmettre l’art de cet instrument. Le compositeur l’intègrera ensuite dans certaines de ses œuvres, preuve que la musique traditionnelle peut nourrir les plus grandes créations symphoniques.

Du concert de la veille à la présentation intimiste du jour, le message est clair pour Fabrice Contri: «Vraiment, le but, c’est la rencontre, le partage». Une partition humaine autant que musicale.