Culture

Les Prix Töpffer de la Bande-Dessinée vont récompenser les talents genevois

27.11.2024 19h56 Rédaction

Le campus HEAD accueille jeudi les Prix Töpffer, une récompense majuscule pour le 9e art. Coranda Pierrehumbert, co-présidente du jury, est notre invitée. 

Remis depuis 1997 par la Ville de Genève et le Canton, les Prix Töpffer veulent donner de la visibilité au milieu de la bande-dessinée. Le Grand Prix, qui récompense l’œuvre d’un artiste, sera remis à Winshluss. 

Ce Français a séduit le jury pour son profil singulier. «C’est un artiste vraiment engagé, transdisciplinaire, entier, très fort et très puissant, salue Coranda Pierrehumbert. Nous voulions mettre en évidence quelqu’un qui a un fort tempérament et en plus un crayon extraordinaire.»  Winshluss a reçu en 2007 le Prix du jury du Festival de Cannes pour l’adaptation de Persepolis. Le film d’animation remporta également deux César l’année suivante, dont celui du meilleur premier film. Cette année-là, il reçoit le prix du meilleur album au Festival d’Angoulême avec Pinocchio.

Un vivier genevois «assez extraordinaire»

Deux autres prix seront remis. Pour le Prix Töppfer Genève, Ibn Al Rabin, Alex Baladi et Juliette Mancini sont nommés. Pour le Prix Töpffer pour la jeune BD, Fanny Rose, Jano et Stanyslas Leray sont en lice. «La sélection est faite en fonction de la démarche de l’artiste, de son parcours, de la connaissance du jury par rapport à l’ensemble de la scène actuelle, glisse Coranda Pierrehumbert. Parfois les débats sont vifs, mais en général la décision est assez unanime.»

Genève a un lien particulier avec la bande-dessinée. En effet, Töpffer est né à Genève et est reconnu comme l’inventeur de la BD. La HEAD, mais aussi l’École supérieure de la bande-dessinée, proposent des formations uniques et nourrissent le vivier de talent. De nombreux libraires, éditeurs et auteurs genevois nagent dans le milieu. «On dit que l’on a tout l’alphabet, d’Albertine à Zep, mais c’est vrai qu’il  y a un certain nombre d’auteurs, ce que beaucoup d’endroits nous envient.»

D’ici fin 2027, un musée de la bande-dessinée pourrait voir le jour au Grand-Saconnex. Le Grand-Conseil doit se prononcer prochainement. «C’est important, pour montrer les archives Töpffer, mais aussi de montrer les travaux de ce vivier extraordinaire, ajoute Coranda Pierrehumbert. Et la villa Sarasin, qui  doit accueillir ce musée, date de l’époque de Töpffer. Il y aura donc une double expérience, entre la découverte du 9e art et un endroit où cet art a été créé.»