Marie-Thérèse Porchet, 30 ans de rires et de liberté
Joseph Gorgoni fête les 30 ans de son personnage emblématique, Marie-Thérèse Porchet. Entre souvenirs de scène et confidences, l'humoriste revient sur une aventure artistique hors normes, qui a traversé les générations.
«On espère tous que ça marche, mais là, quand même, 30 ans, c’est fou». Joseph Gorgoni ne cache pas son étonnement face à la longévité de son alter ego Marie-Thérèse Porchet. Créée en 1993 dans la revue de Genève, la femme au franc-parler vaudois revient là où tout a commencé: sur la scène du Casino-Théâtre de Genève, les 5 et 6 avril prochains.
«Pour moi, c’est un lieu un peu mythique», confie-t-il, évoquant la revue de Pierre Naftule qui a vu naître son personnage. À l’origine, elle s’appelait Marie-Thérèse Poget, avant de devenir Porchet pour des raisons… logistiques: «La responsable des Tupperware en Suisse romande s’appelait Poget. Il a fallu changer.»
Trente ans plus tard, la magie opère toujours. «Je m’amuse toujours. Le temps passe super vite.» Joseph Gorgoni n’a jamais ressenti le besoin de tourner la page. Même s’il a exploré d’autres univers – comédies musicales, spectacles solos, télévision – Marie-Thérèse reste son pilier artistique.
Cinquière tournée attendue avec Knie
Sur scène, l’humoriste propose une version actualisée de son spectacle, fidèle aux classiques mais avec des textes revisités. « Les gens récitent la leçon de géographie avec moi. C’est devenu comme un tube.» Parmi les évolutions du personnage, un fils en transition, une voisine naturalisée et toujours ce regard décalé sur le monde. «Elle a toujours été un peu en retard sur son époque. C’est peut-être pour ça qu’elle dure», lance l'humoriste.
S’il rejette toute volonté militante, Joseph Gorgoni admet que son succès a pu faire évoluer les mentalités. «Un type qui se déguise en femme, à l’époque, ce n’était pas aussi actuel qu’aujourd’hui. Mais peut-être que ça fait avancer les choses.»
Au-delà de ses représentations à Genève en avril, un autre projet est sous les feux des projecteurs: une cinquième participation au Cirque Knie cet automne. «Je crois qu’il n’y a personne qui l’a fait cinq fois. Mais ce n’est pas pour battre un record que je le fais, c’est parce qu’on m’a redemandé. Il a fallu trouver l'idée.» Les robes sont prêtes, mais le reste demeure encore secret. Patience donc, avec en attendant les 30 ans de carrière de Marie-Thérèse Porchet du côté du Casino-Théâtre.