Me Yaël Hayat: «Le mouvement Metoo s’affranchit de la justice»
Innocenté en 2020 d’accusations portées contre lui en 2017, Ibrahim Maalouf a été écarté d’un jury en raison du «malaise» suscité par sa présence. Yaël Hayat est l’une des signataires d’une tribune publiée dans Le Point.
Accusé d’agression sexuelle sur mineure en 20147, le trompettiste Ibrahim Maalouf a été entièrement innocenté en 2020. Alors qu’il devait être membre du jury du Festival américain de Deauville, la directrice du festival a demandé au musicien de se retirer. En cause, l’existence de ces accusations qui suscite un malaise.
Une tribune vient d’être publiée dans le journal Le Point pour contester cette décision. Une tribune signée par l’avocate Me Yaël Hayat. «L’innocence d’Ibrahim Maalouf n’est pas reconnue. Il y a une indignation par rapport à l’homme. Il a traversé l’épreuve de la justice, un verdict qui l’innocente a été rendu et voilà que quelques années plus tard, il est écarté d’un festival.»
«Inadmissible»
L’avocate pénaliste dénonce également «un naufrage dans le mouvement Metoo». Rappelant que ce mouvement malmenait la présomption innocence, «c’est cette fois l’innocence établie qui est touchée».
«Le mouvement Metoo s’affranchit de la justice. Peu importe le verdict qui est rendu à l’endroit de Monsieur Maalouf, on continue à porter une accusation de façon perpétuelle. C’est évidemment inadmissible, déclare l’avocate. On ne peut pas réparer une injustice par une injustice. Et le problème avec le mouvement Metoo est que la parole dictée, vue comme une vérité, doit être confrontée. Et il faut savoir s’incliner et respecter la justice. On a l’impression que Deauville, c’est une instance de révision. J’espère que la voix de cet homme continuera de retentir, car c’est très grave ce qui lui a été infligé.»