Mort d’Alain Delon: «Il aimait le calme de Genève»

Le Samouraï s’en est allé dimanche à l’âge de 88 ans. Monstre sacré du cinéma français, attaché à Genève, homme d’affaires redoutable: Didier Dana, responsable des personnalités à l’Illustré dresse le portrait d’Alain Delon.

Didier Dana connaît Alain Delon depuis 30 ans. Il en retient une personnalité «tellement complexe, tellement riche, tellement secrète». Mais aussi le polar familial de ces derniers mois. Mais surtout ses films. Pourtant, «c’était un homme très simple, comme les grands, qui n’ont pas besoin de prouver à leur interlocuteur qui ils sont. Il était cash, c’était un type qui pensait ce qu’il disait. (…) Il était entier, complet, quitte à ne pas être complaisant et à déplaire.»

«Un homme multiple comme on n'en fait plus»

Alain Delon était un homme d’affaires redoutable: «Il a su faire de son nom une vitrine et une marque, en vendant des cigarettes en Asie, du champagne, du cognac, des slips, des meubles. Il a aussi été actif dans les courses hippiques. (…) Il n’avait pas honte de ses amitiés, que ce soit avec Jean-Marie Le Pen ou avec des truands en prison. C’est un homme multiple comme on n'en fait plus.»

Sa vie était une sorte de grand film, «où on se blessait vraiment». C’est l’histoire d’un enfant blessé, ballotté de pensions en familles d’accueil. Diplômé d’un CAP de charcutier, «il disait souvent qu’il aurait eu moins d’emmerdes s’il avait continué dans cette voie».

L’acteur était également très attaché à Genève, où il possède un appartement .«Il aimait le calme de Genève. Il aimait aussi cette plateforme internationale où il pouvait faire ses affaires. Il appréciait d’être d’être au milieu de l’Europe et de pouvoir aller partout où on le sollicitait.»