Culture

On a passé la nuit à l’Extravaganza, la soirée baroque au Grand Théâtre

03.02.2024 19h01 Martin Esposito

Le plus grand opéra de Genève s’est transformé le temps d’une nuit en club. Style baroque et vogging envahissent les lieux. Récit d’un évènement unique.

Comme chaque soir de représentation, il faut faire la queue avant de rentrer dans le Grand Théâtre. Puis poser ses affaires au vestiaire. C’est là que les masques tombent, ou s’affichent plutôt. Pour rentrer, il faut porter un loup et si possible s’habiller style baroque. Pas d’opéra ce soir, mais une fête qui s’accapare les allées du bâtiment. À l’étage, on retrouve des spectacles et du voguing, danse urbaine. Au rez-de-chaussée, on retrouve un dancefloor, bondé. Le lieu prend les couleurs de la soirée, les plafonds sont tantôt rouges, tantôt bleus.

«C’est génial, tout le monde joue le jeu. On est plongé dans une ambiance exceptionnelle», glisse une fêtarde, «Je n’imaginais pas qu’un tel évènement pouvait avoir lieu à Genève. On se croirait à New-York ou à Londres», ajoute une expat’ anglaise. Rares sont ceux à ne pas respecter le thème. On croise même des costumes originaux, comme cette perruque illuminée par une guirlande: «J’ai passé la journée à courir dans tout Genève pour la concevoir» raconte sa propriétaire.

Une soirée débridée

Avec les heures, le taux d’alcool dans le sang monte et les invités se déchainent. «Je pense que tout est permis, il faut avoir un peu d’audace et se laisser glisser», commente un jeune «agréablement surpris». «Le but de la soirée est de ne pas avoir de limite, et de ne pas avoir peur d’en faire trop», ajoute une jeune femme, masquée par une tête de panthère.

Voilà trois éditions qu’Antigel et le Grand Théâtre collaborent pour cette soirée. L’évènement s’est fait un nom, au point d’être complet dès l’ouverture de la billetterie. Attendu, la soirée assume son côté «safe place» qui plaît. «Les gens peuvent se déguiser en homme ou en femme, tout est possible dans cette soirée, c’est la liberté», glisse la codirectrice du festival, Thuy-San Dinh.

Les spectacles et les musiques s’enchaînent jusqu’à deux heures du matin. La soirée a fait des heureux, «même si cela se termine beaucoup trop tôt, on aurait aimé continuer et finir en after à 4 heures du matin», scande Julia, la vingtaine. Cet évènement «made in Antigel», est le premier d’une longue série. Le week-end prochain, c’est le centre horticole de Lullier à Jussy qui accueillera des Genevois en mal de fêtes.