Culture

Quand l’art raconte l’exil

19.04.2025 14h14 Rédaction

À la Maison Tavel, l’exposition «La Maison où tout commence» donne la parole à 26 artistes contemporaines qui interrogent l’exil, l’ancrage et l’identité.

Depuis plusieurs semaines, la plus ancienne demeure de Genève accueille une exposition qui résonne comme un récit collectif. « La Maison où tout commence» réunit 26 femmes artistes contemporaines autour de la thématique de la migration et de l’appartenance. Un projet porté par Adelina von Fürstenberg, qui a voulu faire de chaque œuvre une histoire intime liée à un changement de lieu, une intégration, une reconstruction.

«Chacun des artistes présente une ou plusieurs œuvres qui est liée à la fois à sa manière de vivre le monde en ayant changé de lieu», explique la commissaire. L’exposition prend tout son sens dans ce lieu chargé d’histoire qu’est la Maison Tavel, transformée pour l’occasion en espace de dialogue sensible.

Des œuvres prêtées côtoient des créations inédites, pensées spécialement pour l’exposition. L’installation de l’artiste Silviana Der-Meguerditchian en est l’exemple frappant. Entre la couverture de sa grand-mère rescapée du génocide arménien et des souvenirs d’enfance dans un jardin argentin, elle tisse des liens entre mémoire personnelle et mémoire collective. «Moi, dans mes installations, j’essaie toujours de parler par la beauté de sujets un peu plus sérieux», confie-t-elle.

Dans la salle voûtée, les matériaux se répondent. Métal et tissu se font écho dans un dialogue entre dureté et douceur. «Les armures protègent le corps, mais les tissus aussi. C’est un autre langage de protection», note l’artiste, qui voit dans ce contraste une métaphore du parcours des migrantes. En s’exposant au cœur de Genève, ces artistes interrogent aussi la manière de “devenir Genévois”, ou berlinois, comme elle.