Culture

Révision de la loi sur les affaires culturelles lancée à Fribourg

06.09.2022 15h45

Révision de la loi sur les affaires culturelles lancée à Fribourg

Le motionnaire Laurent Dietrich, député du Centre, motive la nécessité de réviser totalement la loi sur les affaires culturelles par "un contexte qui s'est radicalement transformé" depuis plus de 30 ans (archives).

Photo: KEYSTONE/CYRIL ZINGARO

Les députés fribourgeois ont voté mardi, à la quasi-unanimité, une motion demandant la révision totale de la loi sur les affaires culturelles (LAC). A leurs yeux, le texte de base, vieux de plus de 30 ans, ne répond plus aux besoins des créateurs et des organisateurs.

La motion, cosignée par 59 députés, a été acceptée par 102 voix contre 1, sans abstention. Déposée par le centriste Laurent Dietrich au nom du club culture du Grand Conseil, elle relève que le contexte s’est 'radicalement' transformé, y compris les modes de création, même si la loi a été modifiée à plusieurs reprises au fil des ans.

C'est pourquoi 'une réflexion en profondeur de la ligne générale que l’Etat veut se donner avec ses partenaires institutionnels, les subventionneurs, et culturels est utile', a développé en plénum celui qui est aussi conseiller communal à Fribourg. Le cercle des bénéficiaires, avec les amateurs, doit être analysé.

Milieux culturels

Laurent Dietrich a évoqué la question des infrastructures, des moyens financiers et de la gouvernance. L'impact négatif de la pandémie de Covid-19 a mis en outre en lumière la fragilité du secteur. La révision devra intégrer les milieux culturels ainsi que les trois niveaux de collectivités (canton, régions et communes).

Le député centriste a déploré la réponse du Conseil d'Etat à sa motion, en regrettant des positions trop arrêtées. A ses yeux, une remise en question est impérative. Tous les groupes parlementaires ont salué la démarche, en précisant chacun les points à soigner, le patrimoine culturel par exemple pour les Verts et Alliés.

Pas n'importe quoi

L'UDC, par la voix du député Nicolas Galley, a insisté sur l'importance de la culture populaire, en s'inquiétant de voir l'Etat soutenir 'tout et n'importe quoi'. Les échanges se sont limités aux grands principes. La conduite de la révision reviendra aux services de la nouvelle conseillère d'Etat Sylvie Bonvin-Sansonnens.

La ministre a constaté la richesse du paysage culturel fribourgeois, alimenté notamment par le bilinguisme. Il s'agira de mieux aborder la culture dans son ensemble, a-t-elle relevé, y compris sur le plan de la durabilité. 'La crise sanitaire a obligé le secteur à s'organiser, avec en retour une plus grande reconnaissance.'

La nécessité d'une révision de la LAC, un texte qui date précisément de 1991, n'émane pas uniquement des milieux politiques. En effet, elle a déjà été formulée par l’association K, qui représente les intérêts des organisateurs culturels professionnels du canton de Fribourg, et la Fédération fribourgeoise des arts vivants (FAV).

/ATS