Culture

Romain Daroles: «On voulait avant tout rendre hommage à Racine»

22.09.2023 07h00 Rédaction

Le comédien interprète «Phèdre!», au Théâtre de Carouge. La tragédie grecque de Jean Racine devient une comédie, qu’il joue seul sur scène.

C’est un texte classique, âpre pour certains. D’habitude, plusieurs comédiens sont sur scène. Or, au Théâtre de Carouge, Romain Daroles prend le contrepied. Seul sur scène pendant 1h40, il explique aux spectateurs la pièce au public avec ses mots. «François Gremaud, le metteur en scène a écrit un texte sur-mesure que je joue à la manière d’un professeur hyperenthousiaste, qui essaye de transmettre sa passion pour le Phèdre de Jean Racine», explique le comédien. 

Entre vulgarisation et rappel des alexandrins, la pièce s’offre une part de créativité par rapport au texte original. «On a pris énormément de précautions pour adapter ce texte. On veut respecter les règles de l’alexandrin, qui ont une codification très précise. On a voulu satisfaire les plus irréductibles sur les textes de Phèdre, car on voulait avant tout rendre hommage à Racine.»

«On a voulu satisfaire les plus irréductibles sur les textes de Phèdre»

L’idée est de jouer le masque comique sur le masque tragique, «tout en laissant à certains moments des bulles de tragédie qui respirent à travers la pièce». Les personnages sont très marqués, voire caricaturaux, avec notamment Oenone qui parle avec l’accent du sud. «Il faut tout de même pouvoir distinguer les personnes, puisque je suis tout seul. Il leur a fallu leur trouver des couleurs, des tics, des formes d’expression corporelles. Tous et toutes ont quelque chose de très marqué. Mais pour le personnage de Phèdre, on essaye de garder une droiture, une sincérité vis-à-vis des émotions qu’elle ressent et que l’on essaye de transmettre aux spectateurs.»

Justement, un dialogue s’installe avec le public. Ce qui n’est pas pour déplaire à Romain Daroles: «Le théâtre est un art vivant. Quelqu’un qui éternue, cela fait partie du spectacle car il a marqué sa présence à tout le monde comme moi je marque par mes mots.» Plusieurs références populaires, comme Barbara ou Plus belle la vie sont dans le texte: «On fait aussi du théâtre populaire avec Phèdre et on fait ces références non pas pour en rire mais pour montrer que l’on appartient tous au même monde.»

Phèdre! est à voir au Théâtre de Carouge jusqu'au 3 novembre.