Sirine Asfour: «La parole, c’est le pouvoir»
À 23 ans, cette étudiante en droit a été sacrée meilleure oratrice de Suisse romande en remportant le Concours romand d’éloquence.
«J’ai découvert la parole assez récemment, au sein du Club genevois de débat. J’ai découvert que la parole pouvait être libératrice. C’est une parole qui m’a beaucoup aidée, notamment par rapport à mon vécu.» La Genevoise Sirine Asfour a été consacrée vendredi dernier meilleure oratrice de Suisse romande. «Je pense que la parole c’est le pouvoir et qu’il est essentiel de s’approprier la parole. Il est nécessaire de la démocratiser. Je pense que ça s’apprend de bien parler, qu’on ne naît pas orateur. On imagine à tort que la rhétorique est un domaine élitiste, ce n’est pas le cas.» La jeune femme se considère justement «comme quelqu’un d’en bas», dont le rapport à la parole a évolué.
Passionnnée par le droit spatial
Son plaidoyer devait porter sur l’assertion suivante: «La beauté est une. Seule la laideur est multiple.» Sirine Asfour a plaidé le pour, en présentant une définition déconstruite de la laideur, qui heurte l’inconscient. Elle a également expliqué que la laideur est révélatrice de la vie, d’une authenticité existentielle. Par conséquent, elle a proposé une ode à la laideur, «où il est plus authentique et plus sublime d’être laid, que d’être beau». «J’ai choisi un discours émotionnel, avec une part de mon discours personnel. J’ai l’impression que c’est ce qui a marqué», ajoute-t-elle.
Étudiante en droit, Sirine Asfour est passionnée de droit spatial, «un domaine qui conjugue physique, relations internationales et droit». Elle est à l’origine du Forum de droit spatial suisse, où des conférences sont proposées avec de multiples acteurs du domaine. Souhaitant s’orienter vers le droit spatial, le Concours romand d’éloquence lui a permis de découvrir un intérêt pour la proximité avec l’individu. «Peut-être que je m’orienterai vers une branche du droit qui se rapprochera plutôt de la parole et notamment de celle des victimes.