Trump voit « Les Misérables », un conte de révolte et d'oppression
Donald Trump est arrivé sur le tapis rouge du Kennedy Center en costume noir et noeud papillon au côté de la première dame Melania Trump.
Photo: KEYSTONE/AP/Alex BrandonLe président américain Donald Trump a assisté mercredi au Kennedy Center à Washington, sous des applaudissements et des huées, à une représentation des 'Misérables'. Cette sortie culturelle prévue de longue date a pris un relief particulier en raison de l'actualité.
La comédie musicale, adaptée du roman de Victor Hugo, emmène les spectateurs sur les barricades à Paris pendant la courte insurrection de juin 1832 contre la monarchie, réprimée dans le sang par l'armée et la garde nationale.
'J'aime les chansons. J'aime la pièce', avait récemment affirmé le milliardaire républicain, ouvertement accusé mardi de dérive autoritaire par le gouverneur de Californie Gavin Newsom.
Interrogé par la presse sur le boycott d'une partie des comédiens en raison de sa présence, Donald Trump a répondu: 'Je m'en fiche complètement. Franchement, tout ce que je fais, c'est de bien gérer le pays'.
'Et on va avoir un pays en sécurité, on ne va pas avoir ce qui se serait passé à Los Angeles... Si je n'avais pas été là [...] Los Angeles serait partie en fumée', a-t-il ajouté, alors que les autorités locales de Californie assurent que la situation était sous contrôle.
Soulèvement populaire
La plus célèbre chanson de la comédie musicale, créée en France en 1980, puis devenue un phénomène mondial après son adaptation à Broadway, est un appel au soulèvement populaire, qui s'intitule en anglais 'Do you hear the people?' (dans la version française, 'La volonté du peuple').
C'est juste après avoir envoyé des milliers de soldats à Los Angeles, à la suite de heurts entre les forces de l'ordre et des manifestants opposés à sa politique migratoire, que le président américain s'est installé dans la loge du Kennedy Center.
Le spectacle de mercredi n'était pas une représentation ordinaire: la comédie musicale est donnée dans le cadre d'une soirée de levée de fonds, destinée à garnir les caisses du Kennedy Center, où il a installé une direction faite de fidèles, chargée d'imprimer un tournant résolument antiprogressiste à la programmation.
Selon le Washington Post, il en coûte deux millions de dollars pour participer à une réception et prendre une photographie avec Donald Trump, en plus d'assister au spectacle dans une loge.
/ATS