Culture

Une passerelle temporaire pour réfléchir au futur du MAH de Genève

30.08.2024 11h47 Michel Thorimbert avec ATS

Une passerelle temporaire a investi la cour intérieure du Musée d'art et d'histoire de Genève (MAH). Imaginée par le plasticien français Vincent Lamouroux, elle inaugure le cycle PlasMAH visant à alimenter la réflexion sur l'avenir du musée, qui doit être agrandi et rénové.

Le premier tour du concours international d'architecture vient de se clore, et le nom du projet retenu au terme du second tour sera connu en mai, a fait savoir mardi devant les médias Bertrand Mazeirat, responsable du projet Musée de demain au MAH. "Le projet d'agrandissement et de rénovation ne devra pas faire table rase, mais conserver et valoriser ce musée", a-t-il précisé.

Pour mettre en lumière les qualités architecturales du bâtiment de l'architecte genevois Marc Camoletti, inauguré en 1910, le programme PlasMAH explorera les potentialités de la cour intérieure et offrira de nouvelles expériences aux visiteurs. A raison d'une intervention par an, il se déploiera jusqu'à la fermeture du musée pour travaux, afin de nourrir la réflexion des architectes.

PlasMAH doit aussi faire voir les espaces différemment. "Le challenge est d'ouvrir un musée en 2030 ou 2034 qui ne soit pas obsolète. Nous avons le privilège de pouvoir tester des expositions, des manières de faire vivre le musée. A l'avenir, il s'agira de faire venir le visiteur pour plein de raisons, dont celle de voir une exposition", a souligné le directeur du MAH, Marc-Olivier Wahler.

Par des fenêtres

La première intervention a été confiée à Vincent Lamouroux, dont le travail se situe entre sculpture et architecture. L'artiste français a conçu une passerelle en bois, peinte en blanc, qui permet de traverser la cour à 8,7 mètres de hauteur. Reposant sur des piliers en bois et des socles de béton, elle relie deux façades distantes de 28 mètres, permettant au visiteur de sortir et d'entrer par des fenêtres.

"Cette passerelle vient contrecarrer les habitudes sur la manière de circuler dans le musée. Elle rétablit un axe qui existait entre les ouvertures dans la façade et les jeux de transparence", a expliqué le plasticien. L'ouvrage, qui a tendance à osciller, oblige à ralentir le pas. "Il fragilise nos appuis physiques de même que, dans une salle, nos ressorts psychologiques sont peut-être fragilisés face à une oeuvre d'art", a-t-il relevé.

"La Passerelle" sera ouverte au public 100 jours à l'année, dont tous les premiers dimanches du mois. L'intervention sera accompagnée d'une programmation culturelle. Elle a bénéficié d'une prise en charge financière complète de la part d'une fondation.