Des élus genevois veulent faire annuler la dette ukrainienne

Une délégation genevoise du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine s’est rendue à Lviv. Là-bas, elle a rencontré des organisations politiques et syndicales. À l’issue de cette visite, la délégation a adopté une déclaration: elle demande notamment l’annulation de la dette extérieure de l’Ukraine. 

À peine rentrés de Lviv, la délégation genevoise du Réseau européen de solidarité avec l’Ukraine tient une conférence de presse. Pour raconter la situation sur place, leurs discussions avec des syndicats et des associations… Mais surtout pour porter leurs revendications: «La première étape c’est d’annuler la dette, pour pouvoir investir cet argent là où on en a vraiment besoin: la santé, la formation, la construction, l’environnement... L’annulation de la dette est capitale pour garantir les droits sociaux» martèle Stéfanie Prezioso, conseillère nationale genevoise Ensemble à Gauche.

Pour faire annuler une dette, encore faut-il savoir qui sont les créditeurs: «L’Ukraine a 57 milliards de dette extérieure. Sur ces 57 milliards, 13 milliards viennent du fonds monétaire international, 7 milliards viennent de prêts bilatéraux c’est-à-dire des gouvernements, et le reste vient de créditeurs privés» détaille Ugo Panizza, professeur d’économie internationale à l’IHEID. Selon lui, il va être difficile de négocier avec les créditeurs privés. Pour les créanciers publics en revanche, l’Ukraine devrait avoir une marge de manœuvre: «Les pays qui prêtent à d’autres états sont réunis dans un groupe informel, qui s’appelle le Club de Paris. Pour réduire la dette d’un pays il faut négocier avec ses créanciers, et trouver un terrain d’entente. D’habitude ce n’est pas toute la dette qui est annulée, mais pour une grande partie ça devrait être possible» prédit l’économiste.

Compte tenu de la situation de l’Ukraine, elle ne devrait pas avoir trop de peine à obtenir une réduction de sa dette. Pour l’annulation complète en revanche, cela risque d’être plus compliqué.