Commuter les installations bicombustibles du gaz au mazout
Le Conseil fédéral libère à partir du 3 octobre des réserves obligatoires d’essence, de diesel, de mazout et de kérosène, pour garantir l'approvisionnement en produits pétroliers (image symbolique).
Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLYLes installations bicombustibles devraient être commutées dès le 1er octobre pour pouvoir être exploitées avec du mazout au lieu du gaz. Le Conseil fédéral émet vendredi cette recommandation, dans le contexte de la crise énergétique aggravée par la guerre en Ukraine.
Le gouvernement est inquiet que l'arrêt des livraisons de gaz russe vers l'Europe débouche sur une pénurie d'énergie. La commutation des installations bicombustibles, qui peuvent fonctionner autant au gaz qu'au mazout, doit contribuer notablement à atteindre les objectifs volontaires d’économie de gaz de 15% entre octobre et mars 2023, à l'image de l'Union européenne.
A cet effet, le Conseil fédéral a déjà temporairement adapté les ordonnances sur la protection de l'air et sur le CO2 la semaine passée. Le but est notamment que les entreprises concernées ne soient pas pénalisées, comme la combustion de pétrole est plus polluante.
Cette augmentation de la consommation de mazout risque de poser des problèmes logistiques. Cela s'ajoute à d'autres défis logistiques: le Rhin a des capacités limitées et les transports ferroviaires à l'étranger rencontrent des difficultés. Le Conseil fédéral libère donc à partir du 3 octobre des réserves obligatoires d’essence, de diesel, de mazout et de kérosène, pour garantir l'approvisionnement en produits pétroliers.
L'Approvisionnement économique du pays a déjà décidé à deux reprises de puiser dans les réserves obligatoires cette année, en faisant usage de la possibilité qui lui est donnée d'autoriser un découvert de 20% dans les stocks obligatoires, informe le gouvernement. Les réserves obligatoires d'essence, de diesel et de mazout couvrent environ 4,5 mois de consommation normale. Pour le kérosène, les réserves couvrent environ 3 mois.
Les stocks obligatoires servent à soutenir le marché lorsque celui-ci n'est plus capable de satisfaire la demande pour des raisons logistiques. Les dernières libérations de produits pétroliers remontent à 2019, 2010 et 2005.
/ATS