Coup de pouce pour loger les fonctionnaires à la frontière suisse
Des fonctionnaires proches de la frontière suisse bénéficieront de l'indemnité de résidence à son niveau maximal pour les aider à faire face à la flambée des prix de l'immobilier dans cette zone (photo d'illustration).
Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFIDes fonctionnaires français proches de la frontière suisse bénéficieront de l'indemnité de résidence à son niveau maximal pour les aider à faire face à la flambée des prix de l'immobilier dans cette zone. Ils recevront environ 70 euros brut mensuels.
'C'est à peu près 840 euros annuels en moyenne pour les agents publics', a annoncé jeudi le ministre de la Fonction publique Stanislas Guerini lors d'une visite en Haute Savoie, à Saint-Julien-en-Genevois.
La mesure 'concernera 29'000 agents des trois versants de la fonction publique' dans 61 communes de l'Ain et de la Haute-Savoie. Elle coûtera environ 25 millions d'euros, a-t-il détaillé après un échange avec des élus locaux et des fonctionnaires.
'Ca n'épuise pas le sujet' du logement, a néanmoins reconnu le ministre. Il s'est engagé à faire évoluer la cartographie de l'indemnité de résidence des fonctionnaires, attribuée en fonction d'un zonage qui n'a pas évolué depuis vingt ans. Cette carte n'est 'pas intangible, on va continuer à la faire vivre, on ne va pas attendre vingt ans', a-t-il promis.
L'annonce a été saluée par Virginie Duby-Muller, députée LR - Les Républicains de Haute-Savoie. Elle a loué 'une avancée pour notre territoire où le coût de la vie, du foncier est bien plus élevé qu'ailleurs'.
Prix tirés vers le haut
Mais les syndicats se sont inquiétés des écarts créés. 'Comment allons-nous expliquer aux 229 autres collectivités qu'elles ne toucheront pas l'indemnité de résidence?', a interpellé Hervé Chaffarod, délégué CFDT. Florent Benoît, maire LR de Vulbens a aussi pointé un risque de 'dumping' entre communes puisque certaines vont pouvoir proposer l'indemnité, contrairement à d'autres.
Dans cette région, de nombreuses personnes travaillent de l'autre côté de la frontière. Elles sont attirées par un Smic à 4500 francs suisses (4654 euros) dans le canton de Genève, et vivent sur le sol français, où les prix restent un peu moins élevés. Dotés d'un important pouvoir d'achat, ces frontaliers tirent les prix vers le haut.
En Haute-Savoie, l'inflation est plus élevée de 4,9% par rapport à la moyenne nationale, selon une étude du cabinet Nielsen IQ de décembre 2022. Le prix médian au m2 a augmenté de 30% en cinq ans, d'après un livre blanc à l'initiative de la maire de Saint-Julien-en-Genevois.
La fonction publique peine par ailleurs à recruter: 41% des fonctionnaires de santé de Haute-Savoie travaillent en Suisse, selon l'INSEE.
/ATS