Économie

Denrées animales: obligation d'étiqueter les pratiques douloureuses sur les animaux en Suisse

28.05.2025 10h51

Denrées animales: obligation d'étiqueter les pratiques douloureuses sur les animaux en Suisse

Le foie gras issu du gavage devra être dûment déclaré en Suisse dès le 1er juillet, a décidé le Conseil fédéral (illustration).

Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

Dès le 1er juillet, les pratiques ayant causé des douleurs aux animaux devront être déclarées sur les emballages. Le Conseil fédéral a adopté une série d'ordonnances sur l'étiquetage de la viande, des oeufs ou du foie gras.

Lorsqu'ils achèteront des denrées d'origine animale telles que viande, lait ou œufs, les consommateurs disposeront d'informations supplémentaires sur la méthode de production. Ils pourront ainsi savoir si ces aliments ont été obtenus à l'aide de pratiques douloureuses, sans que les animaux n'aient été étourdis, écrit le gouvernement dans un communiqué publié mercredi.

La castration ou l'écornage sans anesthésie pour la viande de boeuf, par exemple, sont considérés comme des pratiques douloureuses; pour les porcs, cela concerne la castration, la coupe de la queue ou le cisaillement des dents sans anesthésie. De même que le sectionnement des cuisses de grenouille sans recours à une anesthésie.

Foie gras

Le foie et la viande issus du gavage des oies et des canards devront aussi être étiquetés comme tels. Alors que cette méthode de production est interdite depuis plus de 40 ans en Suisse, elle reste autorisée à l'étranger. Cette mesure a été prise par le Conseil fédéral dans le contexte de l'initiative populaire qui vise à interdire toute importation de foie gras issu du gavage en Suisse, et à laquelle il est opposé.

Tous les établissements proposant ces denrées alimentaires sont soumis à l'obligation de déclaration: restauration, petits commerces ou commerces de détail. Ces entreprises doivent vérifier, dans le cadre de leur autocontrôle, si elles sont soumises à l'obligation de déclaration.

En imposant ces déclarations obligatoires, le Conseil fédéral 'accroît la transparence vis-à-vis des consommatrices et des consommateurs, en leur permettant de faire leurs achats en toute connaissance de cause'. Un délai transitoire de deux ans est prévu.

Fourrures aussi

Le Conseil fédéral interdit également dès le 1er juillet l'importation de fourrures et de produits de la pelleterie obtenus par des pratiques cruelles envers les animaux, en modifiant plusieurs ordonnances. Il transmet en parallèle son message au Parlement concernant l'initiative populaire 'Oui à l'interdiction d'importer des produits en fourrure provenant d'animaux ayant subi de mauvais traitements (initiative fourrure)'.

Le gouvernement le rejette le texte déposé par l'Alliance Animale Suisse, tout en comprenant les objectifs, qu'il compte concrétiser dans un contre-projet indirect. Celui-ci doit interdire l'importation, le transit et le commerce de fourrures et de produits de la pelleterie obtenus par des méthodes cruelles pour les animaux. Cette interdiction doit être inscrite dans la loi fédérale sur la protection des animaux.

Concrètement, à l'avenir, les magasins spécialisés dans la fourrure, les boutiques de mode et les vendeurs en ligne devront clarifier la méthode de fabrication des articles concernés et fournir la preuve que leur origine est conforme aux exigences. Actuellement, la déclaration obligatoire des fourrures exige des informations seulement sur l'espèce animale, la provenance et l'origine de la peau.

Toutefois, le secteur de la fourrure et le commerce de détail ne respectent pas suffisamment ces prescriptions, selon le Conseil fédéral. Rien qu'en 2023, la Confédération a contesté des étiquetages dans environ 60% des points de vente contrôlés. Les produits interdits seront à l'avenir retirés et les personnes fautives poursuivies pénalement.

/ATS