Des centaines de milliers d'emplois vont être détruits selon l'OIT
L'Organisation internationale du travail (OIT) anticipe un désastre économique dans la bande de Gaza.
Photo: KEYSTONE/EPA/MOHAMMED SABERDes centaines de milliers d'emplois palestiniens vont être détruits en raison du conflit actuel, alerte l'Organisation internationale du travail (OIT) à Genève. Elle estime que 150'000 pertes d'entre eux seront probablement directement liées à la situation à Gaza.
Dans un document préparé pour une réunion jeudi sur la question palestinienne du Conseil d'administration de l'organisation, prévue avant les massacres perpétrés par le Hamas, le secrétariat anticipe 'd'immenses répercussions économiques'. Il a relevé que 16 millions de dollars sont perdus chaque jour pour l'activité économique dans la ville de Gaza.
Les infrastructures ont été atteintes, près d'1,5 million de personnes ont été déplacées et les entreprises ont été fermées. L'emploi privé, plus de 60% des places de travail, est largement affecté dans la bande de Gaza. Alors que l'emploi public semble se maintenir.
Autre problème, la majorité des 180'000 Palestiniens qui travaillent en Israël devraient perdre leur activité au moins provisoirement, déplore encore l'OIT. L'organisation a préparé un dispositif d'assistance immédiate aux travailleurs, en termes d'abris et de maintien des ressources financières, puis d'aide à plus long terme aux entreprises pour relancer les activités.
Le Bureau du Conseil d'administration a lui débloqué une aide financière d'urgence en faveur de la Fédération des syndicats palestiniens pour aider les plus de 5000 travailleurs de Gaza qui se trouvaient hors du territoire lors des massacres du Hamas. Une assistance plus large sera ensuite donnée par l'organisation.
Ministre palestinien depuis la Cisjordanie
La discussion jeudi a mené à des d'importantes tensions en représentants israéliens et palestiniens. L'ambassadrice israélienne à l'ONU à Genève, Meirav Eilon Shahar, a affirmé que 'le coût pour l'emploi israélien est aussi très élevé'.
'Depuis des années, nous avons demandé à l'OIT de mener des investigations sur le Hamas' et sur les effets de celui-ci pour les travailleurs de la bande de Gaza, a-t-elle insisté. 'Depuis des années, nous avons été ignorés', selon elle.
Elle a également réitéré les accusations selon lesquelles des travailleurs palestiniens en Israël aurait aidé le Hamas dans la préparation les attaques d'il y a un mois. Ceux-ci sont 'complices des massacres', a-t-elle affirmé.
De son côté, le ministre palestinien du travail Nasri Abou Jaish, par vidéo depuis la Cisjordanie, a reproché à l'Etat hébreu de ne pas l'avoir laissé quitter son territoire pour participer à la réunion. Il a dénoncé 'un génocide contre les travailleurs de Gaza'.
Manoeuvre lancée par les Etats-Unis
Les Etats-Unis ont eux porté un discours un peu plus favorable aux Palestiniens que pendant les dernières semaines. L'ambassadrice américaine à l'ONU à Genève a relayé les condoléances de son gouvernement pour les victimes civiles palestiniennes.
Dans une décision par consensus, le Conseil d'administration, constitué d'Etats membres et des groupes des employeurs et des travailleurs, s'est ensuite dit 'gravement préoccupé' par le nombre de personnes tuées. Il demande d'honorer le droit international humanitaire (DIH).
Le groupe des Etats arabes avait proposé un appel à un 'cessez-le-feu humanitaire immédiat'. Mais les Etats-Unis ont obtenu que celui-ci ne soit pas dans la décision. De même, le Conseil d'administration est inquiet des conséquences de la situation à Gaza pour les civils. Aussi à la demande des Etats-Unis, une partie sur 'les attaques militaires en cours contre les infrastructures civiles' n'a là encore pas été conservée par les membres.
/ATS