Économie

Facebook met fin à la reconnaissance faciale sur sa plateforme

03.11.2021 00h24

Facebook met fin à la reconnaissance faciale sur sa plateforme

Photo: KEYSTONE/dpa/Fabian Sommer

Facebook, qui traverse une de ses pires crises de réputation, a décidé de se passer de la reconnaissance faciale. Cette technique permet, depuis 2010, d'identifier les personnes présentes sur des photographies ou des vidéos postées sur le réseau social.

'Ce changement va représenter une des plus importantes évolutions en matière d'usage de la reconnaissance faciale dans l'histoire de cette technique', a noté Jérôme Pesenti, le vice-président de la société, chargé de l'intelligence artificielle. 'Plus d'un tiers des utilisateurs quotidiens de Facebook ont activé la reconnaissance faciale et peuvent être reconnus', a-t-il précisé.

Outre l'arrêt de la reconnaissance faciale active, le réseau social va supprimer les données d'identification numérique accumulées sur plus d'un milliard d'utilisateurs. Cette décision inattendue signifie que certains outils populaires du réseau ne fonctionneront plus: quand un utilisateur publiera une photographie, l'algorithme ne devinera plus les noms des personnes présentes dessus, par exemple.

Accord à l'amiable de 650 millions

La technique d'intelligence artificielle suscite de 'nombreuses inquiétudes', d'autant que les autorités n'ont pas encore fourni de 'règles claires' sur son usage, a souligné Jérôme Pesenti.

En février 2021, un juge fédéral de l'Illinois avait approuvé un accord amiable entre Facebook et des particuliers qui accusaient la plateforme d'avoir utilisé des données liées à la reconnaissance faciale sans leur consentement. Le groupe s'était alors engagé à leur verser 650 millions de dollars de dommages et intérêts.

Aux Etats-Unis, face à la pression d'associations, de grands groupes comme Amazon, Microsoft, IBM et Google ont arrêté, au moins temporairement, de vendre aux forces de police leurs logiciels de reconnaissance faciale.

'C'est l'une des techniques les plus dangereuses et les plus toxiques jamais créées pour la vie politique. Même Facebook le sait', a réagi Caitlin Seeley George, directrice de campagne chez Fight for the Future, une ONG.

'De la mauvaise identification des personnes de couleur (qui a déjà conduit à des arrestations injustifiées) aux systèmes qui épient nos moindres faits et gestes quotidiens, nous ne pouvons pas faire confiance aux gouvernements, aux forces de l'ordre ou aux entreprises avec ces algorithmes de surveillance massive', a-t-elle fait valoir, appelant à l'interdiction totale de la reconnaissance faciale.

/ATS