Économie

Faire du bitcoin une monnaie légale, un échec pour les Salvadoriens

19.10.2022 00h22

Faire du bitcoin une monnaie légale, un échec pour les Salvadoriens

En septembre 2021, le bitcoin tournait autour de 45'000 dollars, puis, en novembre, il a atteint 68'000 dollars, mais après une chute vertigineuse, il se négocie actuellement sous les 20'000 dollars (archives).

Photo: KEYSTONE/DPA/NICOLAS ARMER

Le bitcoin, adopté il y a 14 mois comme monnaie légale au Salvador et dont les cours sont à la baisse, est utilisé par une minorité de Salvadoriens, selon une enquête publiée mardi. Ils considèrent ce pari emblématique du président Nayib Bukele comme 'un échec'.

75,6% des personnes interrogées disent n'avoir jamais utilisé la cryptomonnaie en 2022 et 77% considèrent que son adoption 'a été un échec', révèle le sondage mené par l'université jésuite d'Amérique centrale (UCA).

Le bitcoin 'est la mesure la plus impopulaire du gouvernement, la plus critiquée et la plus mal appréciée', a déclaré le recteur de l'UCA, commentant les résultats de l'étude.

L'idée du président Bukele était de favoriser les transferts d'argent des quelque 3 millions d'émigrés, principalement aux Etats-Unis, vers leurs proches restés au pays, en économisant les frais bancaires. Cet enjeu est stratégique, puisque ces transferts pèsent plus du quart du PIB du Salvador.

Réserves en bitcoin

Mais, selon les données de la banque centrale salvadorienne au début septembre, un an après l'instauration du bitcoin, 'moins de 2%' des envois d'argent des émigrés sont passés par la cryptomonnaie.

En septembre 2021, le bitcoin tournait autour de 45'000 dollars, puis, en novembre, il a atteint 68'000 dollars, mais après une chute vertigineuse, il se négocie actuellement sous les 20'000 dollars.

Profitant de la dégringolade du prix, le président Bukele a acheté 80 bitcoins avec des fonds publics en juillet, portant le total des réserves du Salvador à 2381 unités.

Selon l'étude de l'UCA, 77% de Salvadoriens estiment que leur président 'ne devrait pas continuer à dépenser l'argent public pour acheter du bitcoin'.

/ATS