Firmenich dans ses plus beaux atours avant la fusion avec DSM
Dans un contexte d'inflation, le géant des arômes et parfums Firmenich est parvenu à répercuter en grande partie la hausse des coûts à ses clients. (archives)
Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINILe géant des arômes et parfums Firmenich a terminé en beauté son dernier exercice en tant qu'entreprise indépendante. Dans un contexte d'inflation, la société genevoise et bientôt argovienne est parvenue à répercuter en grande partie la hausse des coûts à ses clients.
Revenant sur la fusion en cours de l'entreprise familiale genevoise avec le néerlandais DSM, qui doit donner le jour à DSM-Firmenich, 'leader de la nutrition, de la beauté et du bien-être', Gilbert Ghostine, directeur général, a insisté au cours d'une entretien accordé à AWP sur le caractère foncièrement suisse de la nouvelle entité.
'Nous n'avons pas assez insisté sur ce point: DSM-Firmenich, dont le siège sera à Kaiseraugst, dans le canton d'Argovie, sera un leader mondial basé en Suisse', a souligné M. Ghostine. La société sera néanmoins cotée à la Bourse d'Amsterdam et non à celle de Zurich. 'Nous n'avons pas envisagé de double cotation, cela n'aurait pas été très pratique', a-t-il commenté.
Le nom Firmenich est appelé à rester, car il constitue une assise et contribue à la crédibilité de l'entreprise, ce d'autant que la famille Firmenich restera actionnaire à long terme à hauteur de plus de 35%. Un scénario du type Holcim-Lafarge n'est donc pas à craindre, a assuré M. Ghostine, qui pour sa part prendra sa retraite à l'issue du processus d'intégration.
En termes de marchés, DSM-Firmenich entend s'établir comme numéro un mondial pour la parfumerie et la cosmétique. Enfin, dans le domaine de l'alimentation et la nutrition, la fusion aura pour effet un doublement du chiffre d'affaires.
Inflation répercutée presque intégralement sur les prix
Le chiffre d'affaires a progressé de 11,1% à 4,72 milliards de francs sur l'exercice 2021/22, qui s'est achevé fin juin, écrit l'entreprise vendredi dans un communiqué. Le résultat brut d'exploitation (Ebitda) ajusté s'est pour sa part amélioré de 10,9% à 905 millions, pour une marge afférente de 19,2%, en hausse de 10 points de base.
Quant au flux de trésorerie disponible, il a diminué de 19,1%, ou 5,9% sur base comparable, à 414 millions de francs. Cette diminution s'explique par une augmentation des stocks de sécurité de 242 millions, et ce pour préserver le service à la clientèle, mais également en raison des l'augmentation des coûts des matières premières.
'Firmenich a pu répercuter presque intégralement le renchérissement des intrants sur les prix de vente', a indiqué M. Ghostine. Il faut tout de même compter un décalage de six mois pour une telle opération, a-t-il précisé.
'Nous avons par ailleurs conquis de nouvelles parts de marché', a commenté le directeur général, soulignant la croissance de 13,1% en Inde et de 9,4% en Chine, malgré les confinements. Mais c'est tout de même en Europe que la croissance a été la plus dynamique, les ventes y affichant une progression de 18,9%.
Par division, le chiffre d'affaires de la parfumerie et des ingrédients a progressé de 11,3%, contre 10,7% pour celui des arômes.
Au chapitre des perspectives, M. Ghostine se dit confiant pour l'exercice en cours, la demande étant forte et les carnets de commandes bien remplis.
/ATS