Suisse

Fonction publique: quatrième journée de grande mobilisation

09.02.2023 09h05

Indexation: les syndicats comptent en parler avec le Conseil d'Etat

Les syndicats comptent parler de la pleine indexation des salaires de la fonction publique lors d'une rencontre avec le gouvernement vaudois le 23 février prochain.

Photo: Keystone/LAURENT MERLET

Une 4e journée de grève et de manifestation a lieu jeudi dans la fonction publique vaudoise. La demande reste identique: une pleine indexation des salaires. Evoquant 'une petite brèche', les syndicats comptent aborder le sujet le 23 février avec le Conseil d'Etat.

Les trois représentants du personnel de l'Etat à l'origine du mouvement de contestation, le Syndicat des services publics (SSP Vaud), la fédération syndicale SUD et la Fédération des sociétés de fonctionnaires (FSF Vaud) ont indiqué en marge de la journée de mobilisation avoir reçu mercredi un nouveau courrier du Conseil d'Etat. Il réitère l'invitation à une rencontre le 23 février.

Mais contrairement au premier courrier envoyé le 30 janvier - en réponse à la demande des syndicats d'une ouverture rapide de négociations - mentionnant d'autres sujets de discussion mais pas celui de l'indexation, le gouvernement ajoute que 'cette séance sera aussi l'occasion pour le Conseil d'Etat de vous entendre sur les thèmes importants pour vous'.

Avec quatre ministres

L'invitation initiale n'entrait pas en matière sur l'indexation des salaires de la fonction publique et du secteur parapublic au renchérissement du coût de la vie. Le gouvernement indiquait ne pas vouloir revenir sur le dispositif global octroyant 182 millions de francs pour l'indexation des salaires, la lutte contre la vie chère et l'amélioration des régimes sociaux.

Il évoquait par contre 'plusieurs dossiers d'importance pour les collaborateurs de l'Etat de Vaud, notamment la lutte contre le harcèlement, l'égalité salariale, le travail de nuit, la protection des lanceurs d'alerte, ainsi que la prévention des risques psychosociaux'.

Il confirme que la rencontre du 23 février permettra de fixer le calendrier et les modalités de négociations sur ces sujets. Quatre ministres recevront les syndicats pour cette séance: Christelle Luisier, présidente du gouvernement, Nuria Gorrite (ressources humaines), Valérie Dittli (finances) et Frédéric Borloz (écoles).

Saisir l'occasion

Cette nouvelle lettre est 'une petite ouverture, une petite brèche', a déclaré en marge d'un rassemblement syndical au CHUV à Keystone-ATS David Jeanquartier, secrétaire général de la FSF Vaud. 'Nous aborderons cette question de l'indexation', a-t-il affirmé.

Dans leur communiqué, les trois associations estiment qu'il s'agit 'donc d'une première fissure dans l'inflexibilité affichée par le gouvernement Luisier, conséquence de la mobilisation croissante des salariées des services publics et parapublics'.

'Toutefois, la nouvelle précision du Conseil d'Etat ne répond pas aux revendications portées par notre lutte: ouvrir de véritables négociations et que celles-ci démarrent sur la base d'une offre améliorée par rapport à l'indexation entrée en vigueur de 1,4% seulement', précisent les syndicats.

Ils jugent que le taux d'indexation des salaires de 1,4% dès le 1er janvier 2023 est insuffisant au regard de l'inflation. Une indexation correspondant au moins à la hausse de l'indice suisse des prix à la consommation entre octobre 2021 et octobre 2022 (+3%) est réclamée. La prime unique de 0,8% du salaire octroyée par l'Etat aux salariés de classes 1 à 10 en janvier 2023 ne satisfait pas non plus.

Moins de grévistes dans les écoles

Jeudi est le quatrième jour de grève depuis bientôt deux mois. La journée devait être ponctuée par un défilé qui partira vers 18h00 depuis la place St-François, au centre-ville, en direction de la place du Château à la Cité, en passant par la place de la Riponne.

Mardi 31 janvier, entre 5000, selon la police, et 10'000 personnes, selon les syndicats, avaient défilé dans les rues de la capitale vaudoise. Ils étaient entre 3000 à 4000 le 23 janvier. Aux secteurs de l'enseignement et du social s'est aussi ajouté celui de la police.

Selon les chiffres relevés à 13h00 par le Département vaudois de l'enseignement et de la formation professionnelle (DEF), environ 1500 enseignants ont participé à la grève, en baisse par rapport au 31 janvier (2150) et presque autant que le 23 janvier (1700).

Vingt-neuf établissements de l'école obligatoire ont été touchés (sur 93), contre respectivement 43 et 30 les deux dernières fois. La mobilisation s'est faite de diverses manières: vote d'une résolution en faveur des revendications, quinze minutes de débrayage, grève partielle ou complète ou encore participation au cortège.

Le personnel du CHUV à Lausanne s'est aussi à nouveau mobilisé, avec des débrayages dans plusieurs services et un rassemblement d'environ 30 minutes devant le bâtiment principal à la mi-journée, ayant réuni un peu moins de 150 employés. Ils avaient été environ 250 le 31 janvier.

/ATS