Économie

Ikea publie des bénéfices en forte baisse, plombés par la Russie

25.11.2022 11h23

Ikea publie des bénéfices en forte baisse, plombés par la Russie

Le retrait du géant suédois de l'ameublement Ikea de Russie a pesé sur les comptes (archives).

Photo: KEYSTONE/EPA/MAXIM SHIPENKOV

La holding regroupant la plupart des magasins Ikea dans le monde, Ingka Group, a annoncé vendredi une chute de son bénéfice net annuel, plombé par la baisse de la valeur de ses investissements financiers et son retrait de Russie.

Début novembre, la holding de tête du géant d'origine suédoise, Inter Ikea, avait également annoncé des profits en fort recul du fait de l'impact de l'inflation et du retrait du marché russe provoqué par l'invasion de l'Ukraine.

Lors de son exercice annuel 2022 (septembre 2021 à août 2022), Ingka a vu son bénéfice net divisé par cinq, à 287 millions d'euros (presque autant en francs).

Cette chute est 'principalement due à l'impact significatif de la hausse des taux d'intérêts sur nos investissements sur les marchés financiers (...) et aux effets des coupes dans l'activité en Russie', explique le groupe dans un communiqué.

Le bénéfice opérationnel, qui n'inclut pas cette perte financière, a lui progressé de 8%, à 2,0 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires, déjà publié, affiche une progression de près de 6%, du fait notamment de la hausse des prix, à 42,0 milliards.

Ingka représente plus de 90% du chiffre d'affaires total d'Ikea, qui a atteint 44,6 milliards d'euros lors de l'exercice annuel 2022.

Le mois dernier, le patron d'Inter Ikea avait décrit à l'AFP l'exercice comme 'une année difficile' avec des ventes en volume 'qui n'augmentent pas'.

Pour son exercice 2022, Inter Ikea a vu ses profits fondre de moitié, à 710 millions d'euros, du fait de la vague inflationniste mondiale et de l'impact du retrait de Russie, selon ses résultats publiés début novembre

Ikea, qui avait suspendu début mars ses activités en Russie et au Bélarus après l'invasion de l'Ukraine, a ensuite enclenché un retrait complet de ses activités dans les deux pays.

Plus de 10'000 des 15'000 collaborateurs du numéro un mondial du meuble ont déjà été licenciés en Russie après la fermeture de 17 magasins et de trois usines, selon Ingka.

Le groupe estimait représenter en outre 50'000 emplois indirects en Russie et 10'000 au Bélarus, via ses sous-traitants.

Ikea est un des principaux groupes occidentaux en Russie et le marché russe représentait avant la guerre en Ukraine environ 4 à 5% des ventes total du groupe.

Avec sa structure complexe avec des principales holdings basées aux Pays-Bas et fort de 230'000 employés, Ikea n'est pas coté en Bourse et n'est donc pas soumis à la publication de ses résultats.

Régulièrement accusé de manquer de transparence financière et d'avoir recours à de l'optimisation fiscale poussée, le groupe fondé en 1943 en Suède a commencé à publier des résultats annuels depuis 2010.

/ATS