Internet partiellement rétabli en Iran, selon NetBlocks
Les portraits du guide suprême iranien Ali Khamenei et des militaires et scientifiques iraniens tués par Israël sont affichés dans les rues de Sanaa, au Yémen.
Photo: KEYSTONE/EPA/YAHYA ARHABLe président iranien Masoud Pezeshkian a menacé samedi Israël d'une riposte 'encore plus dévastatrice' à son attaque. Il a exclu tout arrêt du programme nucléaire de son pays, au neuvième jour de guerre.
Donald Trump a lui mis en garde vendredi l'Iran qu'il disposait au 'maximum' de deux semaines pour éviter d'éventuelles frappes américaines. Il rentrait à la Maison Blanche samedi pour y présider un conseil de sécurité alors que des avions bombardiers B-2, partis d'une base du Missouri (centre), se dirigeaient vers l'ouest, au-dessus du Pacifique, sans qu'on sache s'ils volaient vers l'Iran.
'Notre riposte à la poursuite de l'agression du régime sioniste sera encore plus dévastatrice', a averti samedi M. Pezeshkian lors d'un appel à son homologue français, Emmanuel Macron, selon l'agence officielle IRNA.
'Longue' campagne
Le chef de la diplomatie israélienne Gideon Saar a de son côté prévenu que la 'campagne' militaire de l'Etat hébreu serait 'longue'. Selon lui, elle a déjà 'retardé d'au moins deux ou trois ans la possibilité' pour Téhéran 'd'avoir la bombe atomique'.
L'Iran dément vouloir se doter de l'arme atomique, mais défend son droit à un programme nucléaire civil. 'Nous ne sommes pas d'accord pour réduire nos activités nucléaires à zéro quelles que soient les circonstances', a dit M. Pezeshkian à M. Macron, selon IRNA.
L'Iran et Israël ont échangé de nouvelles frappes samedi et des explosions ont retenti en soirée dans le centre et le nord de Téhéran, a constaté l'AFP.
Trois gradés des Gardiens tués
L'armée israélienne a annoncé avoir tué trois commandants des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de l'Iran, dont Saïd Izadi, en charge selon elle de la coordination avec le Hamas, contre lequel Israël est aussi en guerre à Gaza.
Les autres sont Aminpour Joudaki, présenté comme ayant dirigé 'des centaines' d'attaques de drones sur Israël, et Behnam Chahriyari, qualifié de 'responsable' des transferts d'armes de Téhéran 'à ses mandataires au Moyen-Orient'.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a confirmé que des frappes israéliennes avaient aussi touché un atelier de production de centrifugeuses - utilisées pour enrichir l'uranium - sur le site nucléaire d'Ispahan (centre), sans conséquence 'en termes de radiation'.
Depuis le 13 juin, les frappes israéliennes ont fait plus de 400 morts et 3056 blessés, en majorité des civils, selon le dernier bilan samedi du ministère de la Santé. L'ONG américaine Human Rights Activists News Agency (HRANA) a fait état d'au moins 657 morts. Les tirs iraniens en riposte sur Israël ont fait 25 morts.
A Qom, dans le centre de l'Iran, un adolescent est mort dans un immeuble touché par une frappe israélienne, selon l'agence IRNA. Quatre combattants des Gardiens ont été tués dans une attaque à Tabriz (nord-ouest), d'après l'agence Isna et cinq officiers de l'armée dans l'ouest de l'Iran, selon l'agence Fars.
Un ex-garde du corps du défunt chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a quant à lui été tué dans une frappe israélienne près de la frontière irakienne, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement libanais pro-iranien. L'accès à internet reste fortement instable et limité à Téhéran, selon des journalistes de l'AFP.
La 'peur et une sorte de vide'
Dans le centre d'Israël, la chute de débris d'un missile intercepté a touché un immeuble, d'après les médias. A Beit Shean (nord), une habitation a été endommagée par un drone, sans victime signalée. Les Gardiens iraniens ont dit avoir lancé deux salves nocturnes de drones et missiles contre des sites militaires du centre d'Israël.
'J'ai peur, je ressens une sorte de vide', témoigne à Tel-Aviv, Avram, 58 ans. Malgré les nuits passées dans un abri avec ses enfants, un autre habitant, Omer, soutient l'offensive, 'car la prochaine étape pour l'Iran aura été la fabrication d'une bombe nucléaire'.
Après une rencontre vendredi à Genève avec ses homologues allemand, français et britannique, le chef de la diplomatie iranienne Abbas Araghchi a clarifié que Téhéran ne reprendrait pas de négociations nucléaires avec Washington sans arrêt des attaques israéliennes.
Donald Trump a estimé 'très dur actuellement de faire cette demande' à Israël alors qu'il 'est en train de gagner'. Il a annoncé jeudi qu'il déciderait d'une éventuelle intervention américaine 'au cours des deux prochaines semaines', puis dit qu'il pourrait se décider avant.
Les rebelles Houthis du Yémen, qui ont conclu début mai un accord de cessez-le-feu avec Washington, ont menacé samedi d'attaquer les navires américains en mer Rouge, en cas d'intervention des Etats-Unis.
'Accélérer les négociations'
Rendant compte de son entretien téléphonique avec M. Pezeshkian, M. Macron a affirmé que les Européens allaient 'accélérer les négociations' avec l'Iran pour 'sortir de la guerre'. 'L'Iran ne doit jamais avoir l'arme nucléaire' et doit garantir 'que ses intentions sont pacifiques'. La veille, M. Trump avait dit que 'l'Iran ne veut pas parler à l'Europe', qui 'ne pourra pas aider'.
Gideon Saar a par ailleurs annoncé sur X qu'une tentative d'attentat ourdie par l'Iran contre des Israéliens à Chypre avait été déjouée avec l'aide des autorités de Nicosie. La police chypriote venait d'annoncer l'arrestation d'un homme soupçonné d''espionnage' et 'terrorisme', auquel des médias chypriote ont prêté des liens avec l'Iran.
/ATS