Économie

Joe Biden ordonne un embargo sur les importations de pétrole russe

08.03.2022 17h31

Américains et Britanniques portent un coup au pétrole russe

Les médias américains avaient prédit plus tôt mardi l'annonce du président Joe Biden (archive).

Photo: KEYSTONE/AP/Patrick Semansky

Le président des Etats-Unis Joe Biden a ordonné mardi un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes. Cette annonce intervient alors que le Royaume-Uni a annoncé peu avant l'arrêt des importations de pétrole russe d'ici fin 2022.

Cette décision a été prise 'en coordination étroite' avec les alliés des Etats-Unis, a précisé Joe Biden. 'Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine.' L'Europe s'est, pour l'instant, refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.

Les Etats-Unis sont, eux, exportateurs nets d'énergie, c'est-à-dire qu'ils produisent plus de pétrole et de gaz qu'ils n'en consomment, a rappelé Joe Biden. 'Nous pouvons prendre cette décision, alors que d'autres ne le peuvent pas', a-t-il expliqué. 'Mais nous travaillons étroitement avec l'Europe et nos partenaires pour mettre en place une stratégie de long terme afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'énergie russe.'

'Nous restons unis dans notre intention de maintenir une pression croissante sur Poutine et sa machine de guerre', a ajouté le chef de l'Etat américain. Le pétrole russe ne représente que 8% des importations américaines et 4% de la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis, qui n'importent pas de gaz russe.

Le Royaume-Uni sanctionne

Le Royaume-Uni, qui ne fait plus partie de l'Union européenne, a lui aussi décidé de porter un coup aux importations de pétrole russe. Son ministre des Entreprises et de l'énergie, Kwasi Kwarteng, a annoncé sur Twitter l'arrêt d'ici fin 2022 des importations de brut et produits pétroliers russes.

'Cette transition va donner au marché, aux entreprises et à la chaine d'approvisionnement plus qu'assez de temps pour remplacer les importations russes, qui représentent 8% de la demande britannique', a-t-il ajouté.

'Le Royaume-Uni est un producteur important de pétrole et produits pétroliers et nous disposons également de larges réserves. Au-delà de la Russie, la vaste majorité de nos importations vient de partenaires fiables comme les États-Unis, les Pays-Bas et (les pays) du Golfe', a-t-il ajouté.

Pétrole russe déjà ostracisé

Le ministre relève que le marché pétrolier a déjà 'commencé à ostraciser le pétrole russe, avec près de 70% déjà incapable de trouver acheteur' et que le Royaume-Uni n'est pas dépendant du gaz naturel russe qui ne représente que 4% de l'approvisionnement du pays. 'J'étudie les options pour mettre fin également' à ces importations, a-t-il conclu.

Du côté des entreprises, le géant pétrolier britannique Shell a annoncé mardi son intention de se retirer du pétrole et du gaz russes 'graduellement, pour s'aligner avec les nouvelles directives du gouvernement' britannique, en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. BP, avait annoncé dès fin février son désengagement du géant russe Rosneft dont il détenait 19,75% sans aller jusqu'à parler d'un retrait total des hydrocarbures russes.

/ATS