Joe Biden ordonne un embargo sur les importations de pétrole russe
Les médias américains avaient prédit plus tôt mardi l'annonce du président Joe Biden (archive).
Photo: KEYSTONE/AP/Patrick SemanskyLe président des Etats-Unis Joe Biden a ordonné mardi un embargo sur les importations américaines de pétrole et gaz russes. Cette annonce intervient alors que le Royaume-Uni a annoncé peu avant l'arrêt des importations de pétrole russe d'ici fin 2022.
Cette décision a été prise 'en coordination étroite' avec les alliés des Etats-Unis, a précisé Joe Biden. 'Nous ne contribuerons pas à subventionner la guerre de Poutine.' L'Europe s'est, pour l'instant, refusée à décréter un embargo sur les importations russes, qui assurent 40% de ses besoins en gaz naturel et 30% pour le pétrole.
Les Etats-Unis sont, eux, exportateurs nets d'énergie, c'est-à-dire qu'ils produisent plus de pétrole et de gaz qu'ils n'en consomment, a rappelé Joe Biden. 'Nous pouvons prendre cette décision, alors que d'autres ne le peuvent pas', a-t-il expliqué. 'Mais nous travaillons étroitement avec l'Europe et nos partenaires pour mettre en place une stratégie de long terme afin de réduire leur dépendance vis-à-vis de l'énergie russe.'
'Nous restons unis dans notre intention de maintenir une pression croissante sur Poutine et sa machine de guerre', a ajouté le chef de l'Etat américain. Le pétrole russe ne représente que 8% des importations américaines et 4% de la consommation de produits pétroliers aux Etats-Unis, qui n'importent pas de gaz russe.
Le Royaume-Uni sanctionne
Le Royaume-Uni, qui ne fait plus partie de l'Union européenne, a lui aussi décidé de porter un coup aux importations de pétrole russe. Son ministre des Entreprises et de l'énergie, Kwasi Kwarteng, a annoncé sur Twitter l'arrêt d'ici fin 2022 des importations de brut et produits pétroliers russes.
'Cette transition va donner au marché, aux entreprises et à la chaine d'approvisionnement plus qu'assez de temps pour remplacer les importations russes, qui représentent 8% de la demande britannique', a-t-il ajouté.
'Le Royaume-Uni est un producteur important de pétrole et produits pétroliers et nous disposons également de larges réserves. Au-delà de la Russie, la vaste majorité de nos importations vient de partenaires fiables comme les États-Unis, les Pays-Bas et (les pays) du Golfe', a-t-il ajouté.
Pétrole russe déjà ostracisé
Le ministre relève que le marché pétrolier a déjà 'commencé à ostraciser le pétrole russe, avec près de 70% déjà incapable de trouver acheteur' et que le Royaume-Uni n'est pas dépendant du gaz naturel russe qui ne représente que 4% de l'approvisionnement du pays. 'J'étudie les options pour mettre fin également' à ces importations, a-t-il conclu.
Du côté des entreprises, le géant pétrolier britannique Shell a annoncé mardi son intention de se retirer du pétrole et du gaz russes 'graduellement, pour s'aligner avec les nouvelles directives du gouvernement' britannique, en réaction à l'invasion russe de l'Ukraine. BP, avait annoncé dès fin février son désengagement du géant russe Rosneft dont il détenait 19,75% sans aller jusqu'à parler d'un retrait total des hydrocarbures russes.
/ATS