Économie

L'AIEA « inquiète » de l'absence d'accès à la centrale de Zaporijjia

28.04.2022 17h12

L'AIEA "inquiète" de l'absence d'accès à la centrale de Zaporijjia

Rafael Grossi s'est également rendu sur le site de Tchernobyl, où il a jugé le niveau de radioactivité "dans la normale".

Photo: Keystone/AP/FRANCISCO SECO

Le directeur général de l'AIEA, de retour d'Ukraine, s'est dit 'préoccupé' par la centrale nucléaire de Zaporijjia contrôlée par les Russes. L'instance onusienne n'a pas pu avoir accès à la centrale depuis l'invasion.

'C'est au sommet de ma liste d'inquiétudes quand il s'agit de la situation des installations nucléaires en Ukraine', a déclaré Rafael Grossi lors d'une conférence de presse au siège de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) à Vienne.

Le site 'est toujours sous contrôle russe, le régulateur ukrainien n'a pas la main, or il faut que nous procédions à un certain nombre de tâches au plus tôt, tant du point de vue des activités d'inspection, de surveillance que de sécurité', a-t-il souligné. 'Nous devons retourner à Zaporijjia, c'est extrêmement important', a insisté le chef de l'AIEA.

Dans cette optique, il a eu des entretiens avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky au cours de sa visite. 'Nos consultations se poursuivent, avant tout avec l'Ukraine mais aussi avec la Russie', a-t-il précisé, évoquant une rencontre avec des responsables russes 'dans quelques jours'.

'Dans la normale' à Tchernobyl

Interrogé sur le survol du site, à basse altitude, par des missiles en début de semaine, selon les autorités ukrainiennes, M. Grossi a dit avoir 'reçu des vidéos'. 'Nous sommes en train de vérifier mais si un tel développement était confirmé, ce serait très grave'.

Il a par ailleurs évoqué la situation à Tchernobyl, où il s'est rendu mardi, 36 ans jour pour jour après la pire catastrophe nucléaire civile de l'Histoire. Il avait alors jugé le niveau de radioactivité 'dans la normale', des propos qu'il a réitérés jeudi.

Les troupes envoyées par Moscou, qui s'étaient emparées de la centrale le 24 février, au premier jour de l'invasion russe, ont déplacé des véhicules, équipements et creusé des tranchées dans cette terre contaminée, 'ce qui a naturellement provoqué une hausse' de la radiation. 'Mais la situation ne pose pas de gros danger à l'environnement et aux personnes', a affirmé Rafael Grossi.

Un réacteur de Tchernobyl a explosé en 1986 contaminant une bonne partie de l'Europe, surtout l'Ukraine, la Russie et le Bélarus. Classé 'zone d'exclusion' dans un rayon de 30 kilomètres autour de la centrale, le territoire est toujours fortement contaminé et il est interdit d'y résider. L'Ukraine compte 15 réacteurs dans quatre centrales en activité, outre les dépôts de déchets comme celui de Tchernobyl.

/ATS