Économie

La Suisse affirme à l'OMC que « nous n'avons pas le droit à l'échec »

12.06.2022 16h42

La Suisse affirme à l'OMC que "nous n'avons pas le droit à l'échec"

Le conseiller fédéral Guy Parmelin demande aux Etats membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) de "garder la tête froide" face aux défis de la ministérielle à Genève.

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

La Suisse appelle les 163 autres membres de l'OMC à 'garder la tête froide' cette semaine lors d'une ministérielle qui s'annonce difficile à Genève. 'Nous n'avons pas le droit à l'échec', a affirmé dimanche le conseiller fédéral Guy Parmelin au début de la réunion.

Tous les membres de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) doivent tenter de trouver des accords sur la réponse du commerce mondial à la pandémie de coronavirus et, depuis une vingtaine d'années, sur les subventions à la pêche. Mais les derniers projets de textes n'apportent pas encore des solutions à toutes les divergences.

Au début de cette ministérielle organisée par le Kazakhstan mais reportée et décalée à Genève en raison de la pandémie, M. Parmelin a dit par vidéo s'attendre à des 'débats intenses et parfois frustrants'. De la crise alimentaire à la crise climatique en passant par la santé ou la biodiversité, 'les défis ne manquent pas' et il faut 'des solutions en urgence'.

Face à la menace d'une famine dans de nombreux Etats africains ou asiatiques en raison des problèmes d'approvisionnement en céréales depuis l'Ukraine et la Russie, certains redoutent des émeutes. Dans un projet de décision, les ministres devraient s'engager à faciliter le commerce pour solidifier le marché mondial de l'agriculture et de l'alimentation, notamment dans les pays en développement.

La Suisse sous pression

La Suisse est elle sous pression depuis plus d'un an de nombreux Etats et d'ONG pour une levée provisoire des brevets sur les technologies contre le coronavirus. Berne n'est pas contre une composante de propriété intellectuelle si celle-ci fait partie d'un paquet plus large contre la pandémie.

Parmi les ONG, Médecins Sans Frontières (MSF) n'est pas contente de la situation actuelle de la discussion, notamment parce que le projet de texte ne porte que sur les vaccins. De leur côté, les entreprises pharmaceutiques répètent régulièrement que le nombre de doses sur le marché dépasse désormais les besoins. Les problèmes sont davantage liés à la distribution dans les pays en développement, selon elles.

Un 'moment charnière'

Confrontée à une période 'difficile', l'OMC est à un 'moment charnière', ajoute le conseiller fédéral. Elle n'a pas abouti à des arrangements multilatéraux depuis longtemps, son tribunal d'appel de réglement des plaintes est dysfonctionnel depuis le blocage par les Etats-Unis il y a plusieurs années et le commerce international ne réussit pas encore à oeuvrer efficacement contre le changement climatique. De même, les tensions liées à la guerre en Ukraine pourraient également affecter la réunion.

/ATS