Économie

La loi sur l'énergie sous toit en Valais

08.09.2023 18h24

La loi sur l'énergie sous toit en Valais

La loi sur l'énergie a occupé le Grand Conseil valaisan une grande partie de la journée de vendredi. (Archives).

Photo: KEYSTONE/VALENTIN FLAURAUD

Le Grand Conseil valaisan a accepté vendredi en deuxième lecture la loi sur l'énergie. Les fronts sont restés figés entre la grande majorité de la droite d'un côté, le PS et les Vert-e-s de l'autre. Ces derniers ainsi que l'UDC du Haut-Valais ont refusé le texte.

Durant un débat de près de cinq heures, le Grand Conseil a discuté d'une centaine d'amendements. Lors des nombreuses décisions, le clivage entre la droite et la gauche était flagrant et s'est reflété dans le vote final sur l'ensemble du texte accepté par 76 voix contre 37 et neuf abstentions.

'Nous sommes satisfaits du résultat. Il s'agit d'un bon compromis entre obligations et incitations', a estimé la libérale-radicale Sonia Tauss-Cornut. Un avis partagé par l'UDC du Valais romand par le député Grégory Logean qui s'est réjoui d'avoir pu, avec le concours de la majorité du plénum, 'marquer cette loi de notre empreinte', 'supprimer beaucoup de mesures bureaucratiques et coûteuses' et 'repousser les assauts du camp rose-vert'.

Plus nuancé, Le Centre du Valais romand a 'pris acte', préférant 'une loi à pas de loi du tout'. L'UDC du Haut-Valais, déjà opposée au texte lors de la première lecture de détail et farouchement attaché à l'autodétermination, a campé sur ses positions et rejeté le texte.

'Pléthore de conditionnels'

A gauche, la déception était palpable. 'Cette loi devait être un trempoline, elle n'est qu'un marchepied', a regretté la Verte Céline Dessimoz. La députée a déploré une 'loi minimaliste' par laquelle 'la majorité a décidé de laisser tout un chacun se débrouiller dans la tempête'.

Quant à la socialiste Aude Rapin, elle s'est désolée d'un texte contenant 'pléthore de conditionnels et de mesures incitatives' avec des 'délais à 10, 15 ou 25 ans'. 'Il y a un décalage clair entre le politique et la réalité que vit le peuple, c'est tout simplement désolant', a-t-elle lancé.

Le CECB balayé

Parmi les sujets qui ont opposé les deux fronts, l'obligation d'un Certificat énergétique cantonal des bâtiments (CECB) lors de la vente d'un bien immobilier: une mesure importante, favorisant 'la transparence' selon la gauche. Une contrainte 'coûteuse, bureaucratique et inutile' pour la droite, qui a finalement eu gain de cause avec l'acceptation d'un amendement UDC pour supprimer l'alinéa sur le sujet.

Les questions des enseignes lumineuses extérieures et de l'éclairage nocturne des bâtiments ont également été débattues. Via une formulation plus contraignante, le plénum a accepté d'en limiter l'utilisation à partir de minuit.

Les députés ont aussi accepté une proposition PLR donnant aux communes dix ans au lieu de cinq pour réaliser ou adapter leur planification énergétique dès l'entrée en vigueur de la loi. Ils ont aussi accepté une proposition du PS/GC instituant un délai à 2035 pour que les installations et bâtiments du canton assurent leur approvisionnement en chaleur sans combustible fossile.

Tentatives avortées

La tentative des Verts-e-s d'interdire strictement la construction d'installations de production d'électricité alimentées avec des combustibles fossiles a échoué par 93 voix contre 32. Leur tentative d'introduire l'assainissement des éclairages publics existants dans un délai de 10 ans n'a pas abouti non plus.

Leur proposition d'améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments, dont l'autorisation de construire a été délivrée il y a plus de 40 ans, a subi le même sort. Celle portée avec le PS/GC et visant à interdire les chauffages de plein air - car 'il ne fait pas de sens de chauffer des courants d'air' - n'a pas obtenu plus de succès.

/ATS