Économie

La place financière suisse est l'une des plus vertes, selon Maurer

03.11.2021 06h00

Ecoblanchiment: l'Alliance climatique suisse s'en prend à Maurer

Photo: KEYSTONE/PETER SCHNEIDER

L'Alliance climatique suisse dénonce des 'paroles en l'air' après des déclarations du conseiller fédéral Ueli Maurer sur l'écoblanchiment. Elle a appelé mercredi à un cadre réglementaire. Faute de quoi elle pourrait lancer une initiative populaire.

Mardi soir, le chef du Département fédéral des finances (DFF), qui est arrivé mercredi après-midi à Glasgow pour une réunion de la Coalition des ministres des finances pour l'action climatique, avait vanté la place financière suisse pour son approche durable. Dans un entretien diffusé sur le site de la télévision alémanique SRF, il affirmait même que celle-ci est l'une des plus vertes.

'Nous avons une longueur d'avance sur la plupart des centres financiers et nous devons jouer cette carte à Glasgow', a-t-il dit. Mais s'il reconnaît une menace d'écoblanchiment, il estime prématuré d'établir un cadre réglementaire dans un environnement qui change rapidement. Des déclarations qui ont fâché l'Alliance climatique suisse.

D'autant plus que la Grande-Bretagne a présenté mercredi son plan pour décarboner les flux financiers, imposant notamment aux institutions financières et aux sociétés cotées britanniques des plans vers une économie sans carbone. Londres lance aussi un groupe de travail pour éviter l'écoblanchiment, qui sera doté de nombreux acteurs.

De quoi en faire 'le premier centre financier respectueux du climat au monde' estime le directeur de l'Alliance climatique suisse Christian Lüthi. De son côté, le Conseil fédéral continue les 'paroles en l'air', dit-il.

Dispositif récemment

Jeudi, plusieurs pays, dont la Grande-Bretagne, et d'autres institutions publieront une déclaration pour demander la fin des investissements publics dans les énergies non renouvelables. L'Alliance climatique demande à la Suisse de rejoindre ces Etats qui ont décidé d'actions concrètes.

Elle souhaite que le Conseil fédéral réglemente 'les risques climatiques financiers', que la Banque nationale suisse (BNS) considère la crise climatique dans ses placements. Ou encore un soutien financier de la Suisse aux dommages provoqués par la crise climatique dans les pays pauvres.

Si les flux financiers ne sont pas modifiés en faveur du climat, l'Alliance climatique suisse envisage de lancer une initiative populaire. Elle regroupe des dizaines d'organisations de l'environnement, du développement et de la politique sociale ou encore des partis.

Le Conseil fédéral a adopté en décembre 2020 des mesures pour une place financière plus verte, demandant plus de transparence, une analyse des risques plus poussée et un engagement international accru. Par ces mesures, le gouvernement vise à renforcer la position de la Suisse en tant que place financière durable.

/ATS