Économie

La radio américaine NPR quitte Twitter, Musk reconnaît des erreurs

12.04.2023 19h00

La radio américaine NPR quitte Twitter, Musk reconnaît des erreurs

La radio publique américaine NPR a justifié son départ de Twitter par les nouvelles politiques du réseau social (archives).

Photo: KEYSTONE/AP/Charles Dharapak

La radio publique américaine NPR est devenue mercredi le premier grand média à quitter Twitter pour protester contre les nouvelles politiques du réseau. Le même jour, le patron de ce dernier, Elon Musk, a reconnu des 'erreurs' depuis son arrivée.

Connue et respectée aux Etats-Unis, où elle revendique 46 millions d'auditeurs et lecteurs par semaine sur ses stations, podcasts et sites internet, la National Public Radio a annoncé que ses 'comptes (...) ne seront plus actifs sur Twitter', en accusant le réseau de prendre des mesures qui 'sapent notre crédibilité'.

En cause? La décision de Twitter, la semaine dernière, d'accoler à la NPR, qui revendique son indépendance éditoriale, le label de 'média affilié à l'Etat américain', une étiquette qui la met sur le même plan que des organes russes comme Russia Today (RT) ou Sputnik.

Dans un premier temps, Elon Musk, qui affiche volontiers son mépris à l'égard des médias, avait assumé un changement 'juste'. Puis Twitter a fait un pas en arrière, en adoptant pour la NPR et pour la BBC britannique, qui s'en est plainte, le label de 'média financé par des fonds gouvernementaux'.

Certification

Toujours faux selon la NPR, qui assure que moins de 1% de son budget opérationnel provient de sources fédérales, ses fonds provenant principalement de la publicité, du mécénat et des participations financières de ses radios membres.

Interrogée par l'AFP, une porte-parole de la NPR a précisé que les journalistes ainsi que ses stations membres 'pourront décider de leur côté s'ils veulent rester sur la plateforme'.

La radio américaine, dont le compte principal sur Twitter affichait mercredi 8,8 millions d'abonnés, a encouragé ses auditeurs à la suivre sur d'autres plateformes de réseaux sociaux.

Ce départ de Twitter, le premier d'un grand média, intervient sur fond de mise en place d'une nouvelle politique de certification controversée, le réseau accordant à partir du 20 avril sa célèbre marque bleue à ceux qui payeront pour s'en prévaloir.

Début avril, elle a ainsi retiré cette marque au compte principal du New York Times (55 millions d'abonnés), dans un autre geste de défiance à l'égard d'un média respecté mais considéré comme trop à gauche par une partie des conservateurs.

Une crotte et un chien

Sollicité par l'AFP, le service de presse de Twitter a renvoyé, comme c'est désormais l'habitude, un émoticône en forme d'excrément.

Mercredi, dans une interview accordée par surprise à la BBC, Elon Musk a reconnu 'de nombreuses erreurs' six mois après avoir racheté l'entreprise pour 44 milliards de dollars, tout en assurant que l'entreprise se trouvait désormais 'dans la bonne direction'.

Il a notamment concédé que le label de la BBC allait être modifié pour celui de 'financée par des fonds publics' (et non plus 'gouvernementaux').

Depuis qu'il a racheté l'oiseau bleu, Elon Musk a assoupli la modération des contenus sur le réseau, laissant revenir de nombreux utilisateurs bannis à cause de messages haineux ou relevant de la désinformation. Il a aussi licencié à tour de bras, faisant passer les effectifs du groupe de 7500 à moins de 2000 employés.

Selon le cabinet spécialisé Insider Intelligence, les revenus de Twitter devraient plonger de près d'un tiers en 2023, à moins de 3 milliards de dollars, contre 4,14 millards en 2022, en raison notamment d'une baisse des revenus publicitaires.

Sur la BBC, Elon Musk a assuré au contraire que l'entreprise voyait les annonceurs revenir et se trouvait 'à peu près au seuil de rentabilité'. Au passage, il a indiqué qu'il avait bien respecté les résultats d'un sondage sur la plateforme qui demandait son départ, puisque désormais, le nouveau PDG de Twitter est son chien Floki.

/ATS