Genève

La voiture, le mode de transport le plus soutenu des entreprises

23.06.2025 18h00 Rédaction avec ATS

La Fondation Modus, en collaboration avec le canton, dévoile les résultats d’une étude inédite sur les habitudes de déplacement dans le Grand Genève. Un travail de terrain qui révèle des données fines sur l’usage de la voiture, les freins au changement et les pistes d’amélioration.

«Il manquait quelques chiffres.» Pour Guillaume Drevon, directeur de la Fondation Modus, cette nouvelle enquête publiée lundi permet de combler certaines lacunes sur les pratiques de mobilité. Si la région est déjà très documentée, l’étude cible un angle précis: les ressorts psychologiques et pratiques du transfert modal, autrement dit, ce qui pousse ou freine les habitants à délaisser leur voiture.

Un changement impossible pour certains

Le constat est clair: la voiture reste reine, surtout côté France. Environ 50% des personnes interrogées l’utilisent au moins trois fois par semaine. Mais le rapport montre aussi une importante appétence au changement. «Trois quarts des résidents de France voisine réfléchissent à d’autres options», souligne Guillaume Drevon. Pourtant, 25 à 30% estiment ce changement impossible, faute d’alternatives crédibles.

En Suisse, l’offre de transport public et les solutions de mobilité douce sont plus développées. Résultat: plus de personnes y abandonnent définitivement leur voiture. Mais des obstacles subsistent. La sécurité, notamment pour les cyclistes, reste un point sensible. Le confort (dont la vitesse commerciale) est aussi décisif pour les transports publics. En Suisse, seuls 43% des sondés voudraient diminuer leur usage de la voiture.

Une expérience pour se passer de sa voiture

Pour aller plus loin, la Fondation mise sur l’expérimentation. Le projet Déclic mobilité propose aux volontaires de confier leur voiture pendant un mois contre un kit de substitution incluant transports publics, vélos, livraison de courses et car-sharing. Après une première phase pilote au printemps, une vague plus large (300 à 400 participants) est prévue cet automne.

Cette approche concrète, testée en lien avec le département des Mobilités, vise à accompagner les transitions plutôt que de les imposer. «Il faut expérimenter pour faire évoluer les comportements», conclut Guillaume Drevon.