Économie

Le Parlement valaisan accepte une ouverture prolongée des magasins

11.05.2023 13h55

Le Parlement valaisan accepte une ouverture prolongée des magasins

La loi valaisanne révisée concernant l'ouverture des magasins prévoit notamment une ouverture possible jusqu'à 19h00 tous les soirs de la semaine. (Image d'illustration).

Photo: KEYSTONE/ANTHONY ANEX

Le Grand Conseil valaisan a accepté jeudi en deuxième lecture la loi concernant l'ouverture des magasins (LOM). Le texte entérine notamment une ouverture prolongée de trente minutes en semaine. La gauche lance un référendum.

La LOM révisée a été adoptée par 91 voix contre 35 et 2 abstentions. La gauche et les Verts l'ont refusée.

Le texte prévoit de repousser l'heure de fermeture à 19h00 tous les soirs de la semaine contre 18h30 actuellement. Favorable à une libéralisation totale, l'UDC du Haut-Valais a proposé de laisser le soin aux commerces de décider de leurs heures d'ouverture 'dans les limites imposées par le droit supérieur', en vain.

De l'autre côté de l'échiquier politique, la gauche et les Verts ont estimé qu'une telle extension d'horaire ne répond à aucun besoin de la clientèle. De plus, il 'péjore les conditions de travail des employés, rendent plus difficile la conciliation entre vie de famille et professionnelle et favorise les grandes surfaces au détriment des petits commerces', ont-ils relevé.

En ce qui concerne les samedis et veilles de jours fériés, le Grand Conseil a opté pour le statu quo (17h00), et a ainsi refusé une prolongation jusqu'à 17h30 (proposition du PLR), voire jusqu'à 18h00 (UDC du Haut-Valais). Cette décision, ainsi que d'autres dispositions préservant tout ou partie des dimanches et le 24 décembre, ont convaincu l'UDC du Valais romand à adhérer au texte.

Nouvelles zones touristiques

Dans les secteurs touristiques, les commerces pourront comme actuellement rester ouverts 7 jours sur 7 jusqu'à 21h00. Le Grand Conseil a aussi décidé que, sur la base de critères précis, les autorités communales pourront créer de nouvelles zones touristiques, comme par exemple le coeur de la vieille ville de Sion, a illustré Christophe Darbellay, chef du département de l'économie et de la formation.

Pour la gauche, ce nouveau découpage va péjorer les conditions de travail d'employés qui n'étaient pas soumis à un tel régime jusque-là. Elle a également contesté la suppression pure et simple de l'alinéa instituant huit semaines d'entre saison touristique par année durant lesquelles le travail du dimanche n'est pas autorisé.

Christophe Darbellay, a répliqué que ne pas mentionner le nombre de semaines et de dimanches est un 'choix tactique', de la 'realpolitik' en faveur du tourisme quatre saisons. 'Mais nous allons peut-être nous exposer à des procédures, il y a un risque juridique', a-t-il admis.

Réféfendum lancé

La nouvelle mouture de la LOM, qui datait de 2002, satisfait la droite: Le Centre la qualifie 'd'évolution sans être une révolution', le PLR de 'liberté supplémentaire pour les commerçants' et l'UDC de 'compromis' auquel il consent 'sans enthousiasme'. Même l'UDC du Haut-Valais a validé le projet, regrettant toutefois que le plénum n'ait pas eu 'le courage d'une libéralisation totale des horaires'.

'Cette loi est un compromis raisonnable, une réforme mesurée, une marge de manoeuvre supplémentaire offerte aux commerçants sans aucune obligation de leur part', a estimé le chef de département. Des avis que ne partagent pas les Verts pour qui la nouvelle loi péjore les conditions de travail avec un gain économique tout relatif, et encourage notamment 'la surconsommation, le gaspillage et la production de déchets'.

Opposé à la révision de la LOM dès le début, le PS/GC a confirmé lancer un référendum. 'Nous sommes persuadés que la population valaisanne saura corriger les errances de la majorité du Parlement et du gouvernement', a lancé le député Blaise Carron (PS/GC), également secrétaire régional d'Unia Valais.

/ATS