Économie

Le chef de l'OIT prêt face à « un devoir de réforme » et de « rigueur »

02.06.2025 12h36

Le chef de l'OIT prêt face à "un devoir de réforme" et de "rigueur"

Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Gilbert Houngbo a affirmé que l'institution doit diminuer ses dépenses face à la situation internationale imposée par les tensions entre certains Etats (archives).

Photo: KEYSTONE/PIERRE ALBOUY

'L'heure est à la rigueur'. Le directeur général de l'Organisation internationale du travail (OIT) Gilbert Houngbo a admis lundi devant des milliers de délégués à Genève 'le devoir de réforme' imposé par la situation internationale.

Au début de la 113e Conférence internationale du travail, il a souhaité une organisation 'plus efficiente' devant les 187 Etats membres et les partenaires sociaux. Il a ajouté qu'il fallait de la 'fermeté' pour diminuer les dépenses et rendre l'institution plus robuste et qui met au centre l'être humain. 'L'emploi doit être une composante active' des avancées économiques, a-t-il aussi ajouté, refusant également d'opposer la protection des travailleurs et celles-ci.

Parmi les questions les plus importantes attendues pendant deux semaines, le financement de l'organisation sera au centre des discussions. Il y a quelques jours, M. Houngbo avait affirmé à la presse que les décisions américaines affectaient moins son institution que les entités humanitaires.

Mais les Etats-Unis n'ont plus payé leurs contributions, environ 15% de l'institution, en 2024 et cette année, comme c'est le cas sur la plupart des agences onusiennes. Et six pays alimentent près de 70% de l'enveloppe de l'organisation, qui ne devrait pas augmenter. 'Les Etats membres attendent de nous que nous coupions dans nos dépenses', affirme le directeur général. Il ajoute que deux à trois étages du siège à Genève pourraient être loués.

Ces derniers mois, environ 200 personnes ont dû être remerciées sur un peu plus de 3500 collaborateurs, selon lui. Un chiffre inférieur à celui que le syndicat du personnel de l'organisation qui parlait plutôt de près de 300 postes supprimés. M. Houngbo a aussi affirmé examiner de possibles délocalisations vers des villes européennes, africaines ou asiatiques. 'C'est trop tôt pour prendre une décision', a-t-il encore dit.

Les Etats membres devront également se pencher pour la première fois sur le scénario de règles internationales sur l'emploi dans l'économie 'de plateforme' numérique. Cette discussion ne devrait pas être achevée cette année, a admis une responsable de l'organisation.

/ATS