Économie

Le laboratoire du Mont Terri (JU) célèbre 25 ans de recherche

04.11.2021 16h13

Le laboratoire du Mont Terri (JU) célèbre 25 ans de recherche

Photo: KEYSTONE/GEORGIOS KEFALAS

Le laboratoire souterrain du Mont Terri (JU), où sont menées des recherches sur le stockage des déchets radioactifs, a célébré jeudi ses 25 ans d'existence. Les expériences dans les entrailles de la montagne portent aussi sur l'entreposage du CO2.

La conseillère fédérale Viola Amherd, des partenaires du laboratoire et des représentants du monde scientifique et politique ont assisté à cet anniversaire au laboratoire du Mont Terri à St-Ursanne (JU). Ce site est aujourd'hui un centre de recherche sur le stockage en couches géologiques profondes internationalement reconnu.

Le laboratoire sert exclusivement à des fins de recherche. Il n'est pas question d'y stocker des déchets radioactifs ou du CO2. Une convention entre l'exploitant et le canton du Jura, propriétaire du site, exclut tout entreposage. Des autorisations d'exploitation sont octroyées à l'Office fédéral de la topographie swisstopo.

'Les recherches menées au Mont Terri ont considérablement amélioré le niveau des connaissances sur le futur stockage des déchets radioactifs', a souligné Viola Amherd. La Confédération va continuer à soutenir la recherche sur ce site, a ajouté la cheffe du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports (DDPS).

Pour le ministre jurassien de l'environnement David Eray, des solutions doivent être trouvées pour le traitement durable et sûr des déchets nucléaires. 'Le canton du Jura défend le principe d'un projet de recherche transparent et au service de la science', a relevé David Eray, soulignant l'importance de l'indépendance scientifique et politique de la recherche.

Propriétés des argiles à Opalinus

Les premières expériences dans ce laboratoire situé à 300 mètres sous terre datent de 1996. Les chercheurs examinent les propriétés des argiles à Opalinus en vue du stockage de déchets radioactifs en couches profondes. Les travaux sur ce site jouent donc un rôle-clé dans le choix d'un futur dépôt géologique en Suisse.

Les propriétés qu'offre l'argile à Opalinus répondent aux besoins d'un stockage imperméable: très faible perméabilité à l'eau, haut pouvoir de confinement et capacité d'autocicatrisation des fissures par gonflement. Le laboratoire est doté de galeries destinées à tester cette roche présente dans le nord de la Suisse.

Stockage du CO2

Depuis 2011, les recherches menées par swisstopo avec ses partenaires portent aussi sur le stockage géologique du gaz carbonique dans le sous-sol, une thématique d'une grande actualité avec le réchauffement climatique. Emprisonner le CO2 dans les couches profondes permet de réduire l'effet de serre.

Le gaz carbonique ne se stocke pas au coeur de l'argile mais plus bas, dans du grès ou du calcaire. L'argile joue donc ici un rôle de couvercle étanche empêchant le CO2 de remonter vers la surface et de contaminer les eaux potables. 'La recherche sur le stockage du CO2 profite énormément de l'expérience faite autour des déchets radioactifs', a souligné Viola Amherd.

Intérêt international

En 25 ans d'existence, le laboratoire s'est forgé une réputation sur la scène scientifique internationale, a relevé swisstopo qui pilote le programme. Aujourd'hui, 22 partenaires issus de neuf pays, dont la Suisse, les Etats-Unis, le Japon ou la France, participent aux recherches. Deux groupes pétroliers figurent aussi parmi les partenaires intéressés au stockage du CO2.

Par étapes successives, ce laboratoire souterrain unique en Suisse a été agrandi pour s'étendre sur 1,2 km de galeries consacrées à la recherche. Il est adjacent à la galerie de secours du tunnel de la Transjurane (A16). Au total, plus de 150 expériences ont été réalisées à ce jour.

/ATS