Économie

Le magazine en ligne Republik admet ses erreurs et licencie

18.04.2023 08h55

Le magazine en ligne Republik admet ses erreurs et licencie

Le magazine en ligne Republik se sépare de huit collaborateurs (Archives).

Photo: KEYSTONE/GAETAN BALLY

Les administrateurs du magazine en ligne Republik assument leur responsabilité d'une stratégie d'expansion ratée et démissionnent en bloc. Huit salariés sont aussi licenciés. Le média n'a pas mis suffisamment le journalisme au coeur de ses plans avortés, déplore-t-il.

Republik se sépare de huit collaborateurs. La croissance économique espérée par la direction ne s'est pas concrétisée, même si quelques nouvelles offres ont constitué 'un enrichissement', indique le média alémanique mardi dans une newsletter adressée à ses abonnés copropriétaires. Et d'ajouter que les dépenses de fonctionnement ont augmenté.

Le magazine en ligne est donc contraint de réduire drastiquement son budget. La mesure s'étalera sur plusieurs années, mais elle a, dès à présent, des conséquences sur l'emploi. En effet, réduire les taux d'activité de plusieurs employés et supprimer certains coûts matériels ne suffisent pas: Republik doit licencier huit personnes.

Départs échelonnés des administrateurs

Le Conseil d'administration et la direction ont décidé de prendre leurs responsabilités, en assumant leurs erreurs stratégiques. Leurs membres démissionnent en bloc.

Journaliste et homme de médias, l'ancien directeur général de la SSR Roger de Weck a déjà quitté l'entreprise le 10 mars, seulement quatre mois après son arrivée. Republik invoquait alors des différends sur la stratégie, le place du journalisme dans l'entreprise, la gestion de la crise du magazine et le rôle des administrateurs.

La présidente du Conseil d'administration et co-fondatrice Sylvie Reinhard ainsi qu'Alfonso von Wunschheim (membre) partiront dès que leurs successeurs seront désignés.

Perte d'abonnés au lieu d'en gagner

La stratégie d'expansion de Republik a échoué, car le magazine en ligne ne s'est pas focalisé sur son activité de base, le journalisme, écrit le média. Ses nouveaux plans, entérinés au printemps dernier après deux années rentables, visaient une augmentation de 5000 abonnés et membres d'ici à l'été de l'année en cours, pour atteindre un total de 33'000 abonnés.

Pour cela, 8,6 millions de francs ont été budgétés. Aucun des investissements engagés n'a toutefois entraîné une hausse du nombre d'abonnements. Au contraire, ce nombre a même reculé. Les nouveaux projets de Republik ont échoué, de même qu'une campagne publicitaire, car ils ne correspondaient pas aux besoins des lecteurs, indique le magazine.

La co-rédactrice en chef intérimaire Bettina Hamilton-Irvine est désormais nommée définitivement à cette fonction. L'éditorialiste Daniel Binswanger reste son alter ego par intérim. Au début de l'année Oliver Fuchs a quitté la rédaction en chef. Il y oeuvrait de manière intérimaire, lui aussi. La directrice Miriam Walther avait, elle, déjà quitté ses fonctions en automne.

Deuxième crise en cinq ans

Le magazine Republik a été lancé au début de l'année 2018. Exempt de publicité, il traite de sujets politiques, économiques, sociétaux et culturels. La collecte de fonds pour son lancement a permis de réunir 28'000 abonnés, membres de sa coopérative, ainsi que 7 millions de francs de leur part et de mécènes.

En 2020, le média a traversé une première crise et lancé un appel à davantage d'abonnés. Il compte aujourd'hui plus de 28'000 membres abonnés et emploie plus de 50 rédactrices et rédacteurs, employés techniques et autres collaborateurs.

Republik est organisée à la fois en coopérative et en société anonyme. Son actionnariat couvre la publication du magazine. Sa coopérative est responsable des objectifs d'intérêt public, dont la formation et la recherche.

/ATS