Économie

Légère hausse, en 2021, des gaz à effet de serre

11.04.2023 10h54

Légère hausse, en 2021, des gaz à effet de serre

Le secteur des transports est le plus grand émetteur, devant ceux du bâtiment et de l'industrie.

Photo: KEYSTONE/DPA/MARIJAN MURAT

La Suisse a émis dans l'atmosphère près de 3% de gaz à effet de serre de plus en 2021 que l'année précédente. Le secteur du bâtiment a connu la plus forte hausse, de 12,5%, à cause des besoins de chauffage dus à un hiver très rigoureux.

La forte influence des températures hivernales sur les émissions montre qu'une part significative des bâtiments sont encore chauffés au mazout et au gaz, précise l'OFEV dans un communiqué. Cela même si depuis plusieurs années, les émissions de ce secteur suivent une tendance baissière, notamment grâce à l'amélioration de l'efficacité énergétique et au remplacement croissant des systèmes de chauffage au mazout et au gaz par des pompes à chaleur et des énergies renouvelables.

Ainsi par rapport à 1990, les 11,7 millions de tonnes d'équivalent-CO2 émis dans ce secteur en 2021 représentent une baisse de 30%. Pour l'ensemble des émissions en 2021, soit 45,2 millions de tonnes d'équivalent-CO2, la baisse par rapport à 1990 est de 18,2%, indique mardi l'Office fédéral de l'environnement (OFEV).

Le plus grand émetteur reste le secteur des transports, avec 13,9 millions de tonnes d'équivalent-CO2 émis en 2021. Il a aussi connu une hausse par rapport à l'année précédente, mais infime, de 1,45%. Depuis 1990, ce secteur affiche une baisse de 7%. Le niveau d'émission de ce secteur reste inférieur à celui d'avant le Covid, les mesures liées à la gestion de la pandémie ayant continué d'influencer les habitudes de transport, selon l'OFEV.

Le troisième plus gros émetteur, avec 10,7 millions de tonnes d'équivalent-CO2, est le secteur de l'industrie. Par rapport à 2020, ses émissions sont restées pratiquement inchangées, mais elles ont diminué d'environ 21% par rapport à 1990, écrit l'OFEV. Depuis 2006, les émissions de gaz à effet de serre de ce secteur suivent une légère tendance à la baisse.

Autres émissions

Le secteur de l'agriculture a lui aussi connu des valeurs d'émissions inchangées en 2021 par rapport à l'année précédente, à 6,5 millions de tonnes d'équivalent-CO2.

Pour les gaz synthétiques tels les fluides frigorigènes, la tendance légèrement baissière des dernières années s'est poursuivie, à 6,5 millions de tonnes d'équivalent-CO2. Ont également provoqué des émissions de CO2 l'élimination des déchets (1,1 million de tonnes). Pour toutes ces autres émissions, la baisse par rapport à 1990 est d'environ 11%, précise encore l'OFEV.

Au total en 2021, les 45,2 millions de tonnes de CO2 émises au total par la Suisse (soit 18,2% de moins que 30 ans plus tôt) restent en-deçà des objectifs qui étaient de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 20% d'ici 2020. D'ici 2030, la Suisse veut désormais réduire ses émissions de moitié, et d'ici 2050, le Conseil fédéral vise zéro émission nette de gaz à effet de serre.

Réduire les compensations à l'étranger

'Pour que la Suisse atteigne son objectif de zéro émission nette à partir de 2050, des efforts supplémentaires sont nécessaires', a indiqué l'OFEV à l'agence de presse Keystone-ATS. Pour atteindre l'objectif zéro net, la Suisse doit réduire ses émissions le plus possible à l'intérieur du pays, poursuit l'OFEV. Seules les émissions difficilement évitables devront à l'avenir être compensées par des mesures à l'étranger.

En moyenne, les émissions ont diminué de manière constante depuis 1990. Mais les émissions varient considérablement d'une année à l'autre en raison des conditions météorologiques. Selon l'OFEV, une seule année n'est donc que partiellement significative.

Jeudi, l'office va remettre l'inventaire suisse des gaz à effet de serre pour les années 1990-2021 au Secrétariat des Nations Unies sur les changements climatiques. Cet inventaire dresse un tableau complet des émissions de gaz à effet de serre couverts par l'Accord de Paris (accord sur le climat).

/ATS