Économie

Les fusions et acquisitions en France continuent de ralentir

12.04.2023 16h40

Les fusions et acquisitions en France continuent de ralentir

Les montants des opérations de fusions et acquisitions incluant au moins une entreprise française ont reculé de 43% au premier trimestre.

Photo: KEYSTONE/AP/AURELIEN MORISSARD

Les opérations de rachat d'entreprises incluant des acteurs français ont connu leur pire début d'année depuis quatre ans en 2023, le marché continuant de ralentir après un premier coup de frein en 2022, selon un rapport publié mercredi.

Les montants des opérations de fusions et acquisitions incluant au moins une entreprise française ont reculé de 43% au premier trimestre 2023 par rapport à la même période de l'année précédente pour s'établir à 30,7 milliards de dollars (27,5 milliards de francs), selon le rapport final du spécialiste des données financières Refinitiv.

Il s'agit du plus faible premier trimestre depuis 2019, selon cette étude.

Les fusions et acquisitions d'acteurs français vers des entreprises étrangères ont chuté de 58%, là aussi à leur plus bas depuis 2019.

Les fusions et acquisitions avaient frôlé les 300 milliards de dollars en 2021, au plus haut depuis 2006 avec la reprise économique post Covid-19 et la période de taux d'intérêt très bas.

Mais la remontée des taux orchestrés par les banques centrales depuis plus d'un an afin de lutter contre l'inflation a limité les marges de manoeuvre des entreprises et l'élan s'était tassé à partir du milieu d'année 2022.

L'opération la plus importante recensée est la fusion de la société française Webhelp, contrôlée par Groupe Bruxelles Lambert (GBL) avec son concurrent américain Concentrix pour créer 'un leader mondial de l'expérience client', capable de rivaliser avec le géant des centre d'appel Teleperformance. Des négociations exclusives sont en cours, et valorisent Webhelp à hauteur de 4,4 milliards d'euros, sous réserve également de l'autorisation des autorités réglementaires.

Recul mondial aussi

L'arrivée d'investisseurs au capital de la banque d'affaires Rothschild ou d'autres acteurs au sein du groupe de maison de retraite Orpea ont aussi occupé la vie des entreprises au cours du premier trimestre.

Au niveau mondial, le trimestre a été le moins actif depuis le deuxième trimestre 2020, en plein coeur des confinements mis en place face au Covid-19, selon les données de l'entreprise Dealogic. La valeur des opérations a chuté de moitié sur un an.

'Les bruits de récession n'ont fait que s'amplifier, les principales banques centrales du monde ont continué à relever leurs taux directeurs pour juguler une inflation obstinément élevée, et certaines des plus grandes faillites bancaires depuis la grande crise financière de 2008-2009 ont ébranlé les marchés mondiaux', ont résumé les analystes.

/ATS