Économie

Les référendaires remettent en cause le « gigantisme » du projet

10.03.2022 14h20

A Genève, la campagne contre le projet de construction de la ligne de tram Nations-Grand-Saconnex (TNGS) est lancée alors que la date de la votation n'est pas encore fixée. Les référendaires, qui dénoncent le gigantisme de cet ouvrage, veulent que les autorités revoient leur copie.

'Ce n'est pas un référendum contre le tram, mais contre le gigantisme de l'ensemble de cette infrastructure de mobilité', a relevé jeudi devant la presse Didier Duret, mandataire du comité référendaire. Selon cet habitant du Grand-Saconnex, il y a clairement 'mieux à faire'.

Le TNGS circulera sur la route de Ferney à l'horizon fin 2025. Il ira ensuite jusqu'à Ferney-Voltaire de l'autre côté de la frontière. Ce nouveau transport public sera accompagné d'une double bande cyclable, alors que le trafic automobile sera décalé sur la route des Nations.

Mais ce report prévu sur la route des Nations ne convainc pas les riverains. Des associations d'habitants du Grand-Saconnex, ainsi que Sauvegarde Genève, ont ainsi lancé un référendum contre une délibération du Conseil municipal qui prévoit la cession de terrains pour la réalisation de ce projet. Selon les référendaires, la commune 'bradera' 3'669 m2 de terrain.

'Grignotage urbain'

L'aboutissement du référendum a été annoncé mercredi par le Conseil d'Etat. Les opposants craignent que le trafic automobile ne se déverse sur les petites routes des quartiers avoisinants. La création de pistes cyclables, 'conçues comme de véritables autoroutes le long des voies de tram', inquiète les référendaires. Il faudrait plutôt utiliser et valoriser les axes pour les vélos existants, estiment-ils.

Autre sujet de préoccupation des référendaires: l'abattage de quelques dizaines d'arbres, selon leurs estimations, dont au moins six qui sont centenaires. Ils dénoncent un 'grignotage urbain' qui va s'accélérer avec la construction de la future ligne de tram. Au final, la voute arborée de la route de Ferney va disparaître, estiment les opposants.

Plus de concertation

Le projet a fait l'objet d'un processus de concertation en amont. Mais pour les référendaires, il s'agit de concertations 'alibi'. 'On veut nous imposer un projet en nous demandant une injonction de consentement', a déploré M. Duret. Les référendaires appellent les autorités à plus de transparence. Ils demandent à l'Etat d'étudier des 'alternatives moins dévoreuses du territoire' et 'à faire preuve de bon sens'.

La votation devrait avoir lieu cet automne. Ce référendum n'aura pas d'impact sur les prochaines étapes d'approbation des plans du projet du TNGS, a précisé le Département des infrastructures (DI). La date du démarrage du chantier dépendra de la date de l'obtention de l'autorisation de construire fédérale. Les travaux débuteront uniquement quand la route des Nations sera terminée.

/ATS