Économie

Les syndicats genevois dénoncent une campagne de désinformation

03.11.2022 16h39

Les syndicats genevois dénoncent une campagne de désinformation

A quelques jours de la grève des maçons, les syndicats genevois dénoncent des pressions sur les ouvriers (archives).

Photo: KEYSTONE/MARTIAL TREZZINI

A quelques jours de la grève des maçons, les syndicats genevois montent à nouveau au créneau. Ils dénoncent 'une campagne de désinformation et de dénigrement' menée par les patrons dans le canton.

Documents à l'appui, les syndicats SIT, Unia et Syna ont déploré jeudi le climat de peur et de menaces que font planer les patrons sur les chantiers. 'Ils font croire aux ouvriers que seuls les maçons genevois font grève, alors qu'elle a été votée dans toute la Suisse romande', a expliqué José Sebastiao, secrétaire syndical Unia à Keystone-ATS.

Et d'ajouter que les entrepreneurs mènent une campagne de dénigrement des syndicats auprès de leurs employés, les accusant de distiller des contre-vérités et de saboter les négociations.

Enfin, des sms, des mails et des courriers sont envoyés aux ouvriers, les menaçant de licenciement s'ils participent au mouvement, rapporte le secrétaire syndical. Certains demandent d'ailleurs aux maçons de s'inscrire sur une liste s'ils participent à la grève, 'ce qui est totalement illégal', souligne M.Sebastiao.

Flexibilisation en cause

La Société suisse des entrepreneurs (SSE) avait d'ailleurs porté plainte le 24 octobre contre les branches genevoises des syndicats Unia, Syna et SIT, leur reprochant d'attenter à la paix du travail en raison de cet appel à la grève. Elle a été recalée à la fin du mois dernier par la Chambre des relations collectives de travail du canton de Genève (CRCT).

Dans ce bras-de-fer, les maçons romands s'opposent à la nouvelle Convention collective de travail (CCT) nationale en cours de négociation et voulue par la Société suisse des entrepreneurs (SSE). Le prochain round est agendé aux 10 et 11 novembre.

Selon les syndicats, la flexibilisation du temps de travail demandée par le patronat constituerait 'un recul social' et une 'atteinte grave à la santé et la sécurité des travailleurs'. Elle implique ni plus ni moins la suppression du cadre des horaires journaliers et hebdomadaires. Les ouvriers pourraient notamment devoir rester jusqu'à 58 heures par semaine sur les chantiers, déplorent-ils.

Mouvement romand

Pour la SSE, le nouveau modèle permettrait au contraire un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Face à ces exigences, les syndicats ont appelé à une grève sur les chantiers les 7 et 8 novembre.

Le mouvement, initié à Genève, s'est étendu à la Suisse romande, avec le ralliement des maçons vaudois et neuchâtelois, qui soutiennent l'organisation de débrayages aux mêmes dates. Un premier défilé a déjà eu lieu au Tessin le 17 octobre.

/ATS