Ouverture du procès de la reine de la presse people à Paris
Mimi Marchand apparaît rarement devant le grand public. On la voit ici lors des obsèques de Johnny Hallyday en 2017.
Photo: KEYSTONE/EPA/IAN LANGSDONLe procès de Mimi Marchand, papesse de la presse people en France. pour soupçon de chantage envers une animatrice de télévision, s'est ouvert lundi à Paris avec un coup d'éclat de l'artiste russe Piotr Pavlenski. Il aaussitôt expulsé de la salle d'audience.
Michèle dite 'Mimi' Marchand, 78 ans, était une femme de l'ombre avant ses péripéties judiciaires liées aux soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de l'ancien président français Nicolas Sarkozy en 2007. Elle est inculpée dans le dossier sur la rétractation, possiblement monnayée, de l'intermédiaire Ziad Takieddine concernant ses accusations contre Nicolas Sarkozy.
Jusqu'au 2 juin, cette communicante de l'ombre pour des stars comme des politiques, dont le couple Macron, est jugée pour extorsion, accusée d'avoir fait chanter une star de la télé française.
L'artiste russe Piotr Pavlenksi, concerné par un autre volet du dossier, était arrivé devant la salle d'audience en short noir et claquettes en plastique, bracelet électronique bien apparent à la cheville. Il a été condamné à plusieurs reprises, pour violences notamment.
Esclandre
Alors que la présidente venait de déclarer l'audience ouverte, il s'est levé, au milieu du public.
'Mimi Marchand doit être complétement relaxée il n'y a pas de préjudice, pas d'infraction dans cette affaire qui concerne du porno politique', a-t-il lancé pendant que le tribunal ainsi que plusieurs policiers lui ordonnaient de se taire.
Ils ont fini par l'attraper par les bras et le traîner hors de de la salle. A l'extérieur de la salle, des journalistes de l'AFP l'ont vu être plaqué au sol par quatre policiers, puis embarqué.
Une scène qui ressemble étrangement à celle qui lui vaut d'être venu ici: un paparazzo et des policiers sont jugés parce qu'une photo de lui, plaqué au sol, menotté dans le dos par des policiers, avait fait la Une de l'hebdomadaire Paris Match en février 2020. Dans ce volet, Mimi Marchand avait finalement bénéficié d'un non lieu.
C'est par cette affaire que commence le tribunal. Celle concernant l'animatrice Karine Le Marchand et Mimi Marchand sera examinée mardi.
Veste noire, courts cheveux cendrés, Mimi Marchand a quitté la salle rapidement après y avoir été autorisée par la présidente, et reviendra mardi.
'Merci Mimi'
L'affaire remonte à février 2020 et l'oppose à l'animatrice de l'émission de télé 'L'amour est dans le pré' sur la chaîne M6, Karine Le Marchand.
La fille, mineure, de l'animatrice a été photographiée quelques jours plus tôt, sortant de garde à vue pour acquisition de cannabis. Sa mère l'a appris grâce à une 'source' qui a pu 'bloquer' la publication des photos contre rémunération. Mais l'animatrice en est convaincue, les paparazzi ont forcément été informés par des policiers. Elle porte plainte à l'IGPN, la police des polices.
Elle ne le dit pas encore mais cette source, c'est Mimi Marchand.
Après la garde à vue, Mimi Marchand prévient l'animatrice qu'un 'jeune photographe' inconnu est venu à son agence Bestimages avec les photos: 'Je l'ai pourri, je lui ai dit que c'était débile parce que ta fille était mineure et tu es même pas sur la photo, c'est invendable', assure-t-elle, disant avoir récupéré les images contre 3000 euros. 'T'inquiète pas ça va pas sortir', rassure Mimi Marchand.
'Merci Mimi, je te le revaudrai. Déjà je te dois des sous. Ma fille, c'est ma princesse, elle morfle déjà d'avoir une mère célèbre, je veux qu'elle soit apaisée (et sans pétard)', écrit l'animatrice. Un déjeuner est rapidement organisé, Karine Le Marchand 'rembourse' la moitié environ et promet de compléter rapidement.
Le temps passe. Mimi Marchand prend des nouvelles pendant l'été. Karine Le Marchand: 'Comment vas-tu? Je te dois des sous, je n'oublie pas'.
Un an plus tard, l'animatrice rappelle l'IGPN. Elle est 'harcelée' par Mimi Marchand qui n'arrête pas de lui demander de la rappeler. L'animatrice dit qu'elle est trop occupée en ce moment et Mimi Marchand écrit: 'Ce sera trop tard... c'est dommage pour la petite'.
La justice la soupçonne d'avoir oeuvré à récupérer les photos pour exercer ce chantage. Elles avaient été prises non pas par un jeune photographe mais par le célèbre paparazzo Sébastien Valiela, lui aussi jugé.
/ATS