Économie

Projet d'une nouvelle arène pour les lutteuses valaisannes

01.05.2022 10h00

Projet d'une nouvelle arène pour les lutteuses valaisannes

La Fédération suisse d'élevage de la race d'Hérens ne rêve pas seulement d'une nouvelle arène, elle ambitionne une maison des races autochtones sur le modèle du Barryland de Martigny (archives).

Photo: KEYSTONE/JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Les vaches croiseront les cornes à Aproz (VS) les 7 et 8 mai à l'occasion de la finale de la race d'Hérens. L'événement mobilise des centaines de bénévoles. Les organisateurs rêvent d'une arène en dur. Un projet est sur la table de l'Office fédéral de l'agriculture.

La finale nationale de la race d'Hérens est aujourd'hui un événement d'une telle ampleur que certains syndicats d'éleveurs ne peuvent plus en assurer l'organisation. D'autres sont épaulés, à l'image du syndicat de Lens/Icogne aux commandes de cette édition 2022 en collaboration avec la région de Crans-Montana (VS).

'En tout, nous avons mobilisé quelque 600 bénévoles', indique à Keystone-ATS Mélanie Montani-Rey, co-présidente du comité d'organisation. Certains volontaires n'ont pas hésité à entamer leurs vacances pour assurer le montage des infrastructures durant deux bonnes semaines.

Il faut dire que le labeur ne manque pas: Propriété de l'armée, le site de Pra Bardy loué pour l'occasion est vierge de tout équipement et il s'agit de le doter notamment d'une arène, de gradins, d'un système d'attaches pour les bêtes, d'une installation électrique ou encore de toilettes.

Des frais qui s'élèvent à quelque 250'000 francs - sur un budget total d'environ 1,5 million - qui pourraient être économisés sur un site déjà équipé, note Blaise Maître, responsable du secteur production animale au service valaisan de l'agriculture et gérant de la Fédération suisse d'élevage de la race d'Hérens (FSEH).

Devant ce constat et la réticence des syndicats à se lancer dans l'organisation de cette imposante manifestation, la FSEH a concocté un projet de nouvelle arène. Celui-ci s'est greffé sur le projet de développement régional (PDR) de Sion porté par l'Association des encaveurs de Sion. L'étude préliminaire du PDR, constitué d'une vingtaine de projets, a été déposée auprès de l'Office fédéral de l'agriculture (OFAG) fin décembre 2021.

Maison des races autochtones

Le projet de la FSEH prévoit notamment une arène circulaire en dur et quelque 6000 places assises sur les gradins, comme c'est déjà le cas actuellement à Pra Bardy. L'ensemble du site pourra accueillir au total quelque 25'000 personnes contre 15'000 environ aujourd'hui, détaille Blaise Maître.

Mais la FSEH voit plus grand encore: elle n'ambitionne pas qu'une nouvelle arène mais 'une maison des races autochtones' regroupant les vaches de la race d'Hérens, les moutons nez noir et les chèvres à col noir. 'Un lieu ouvert toute l'année, avec des animaux, des expositions un restaurant, un peu sur le modèle du Barryland de Martigny', décrit Blaise Maître.

'La décision de l'OFAG sur chacun des projets PDR devrait tomber sous peu', poursuit-il. Ensuite, le chemin sera encore long avant une éventuelle réalisation espérée à l'horizon 2028. La FSEH attend aussi la position de l'armée, propriétaire du nouveau terrain convoité à Chandoline, à l'ouest de la ville Sion.

Si l'étude préliminaire est validée par l'OFAG, l'une des prochaines étapes sera de trouver le financement complémentaire par une recherche de fonds auprès de tiers, complète Blaise Maître: Le budget total du projet est pour l'heure estimé à 10 millions de francs environ et devrait bénéficier d'un soutien commune-canton-Confédération à hauteur de 50% environ.

Clairon ne sonnera plus

En attendant, plusieurs centaines de vaches lutteront les 7 et 8 mai, dont 160 environ le dimanche. Comme d'habitude, la finale des finales sacrera la reine des reines.

Lors de la dernière édition avant-Covid, en 2019, Clairon s'était imposée. Qualifiée d'office, elle ne luttera pas dimanche, car elle a été abattue. 'Elle souffrait d'un cancer de la tétine qui s'est aggravé. Elle ne pouvait plus vêler ce qui rendait sa participation aux combats impossible', précise son propriétaire Jean-Marie Fournier.

/ATS