Économie

Renault, amaigri, s'est mieux porté en 2022

16.02.2023 09h52

Renault, amaigri, s'est mieux porté en 2022

La marque au losange est parvenue à compenser le manque à gagner subséquent de la cession du russe Avtovaz, constructeur de Lada, avec des hausses de prix conséquentes. (archive)

Photo: KEYSTONE/EPA/STEPHANIE LECOCQ

Le groupe automobile Renault a repris pied en 2022, en compensant des ventes en forte baisse et son coûteux retrait de Russie par des hausses de prix.

Le chiffre d'affaires du constructeur français a bondi de 11,4%, à 46,4 milliards d'euros (45,4 milliards de francs), et sa marge opérationnelle a doublé, à 2,6 milliards d'euros et 5,6% du chiffre d'affaires, a annoncé le constructeur jeudi dans un communiqué.

Cette hausse est largement liée à des hausses de prix, à des rabais limités et à un positionnement plus haut de gamme sur ses derniers modèles, à l'image du SUV Arkana ou de la Mégane électrique.

Sur un marché automobile déprimé, les ventes du groupe automobile français ont pourtant connu une quatrième année consécutive de baisse en 2022, plongeant de 5,9% l'an dernier hors Russie. Le groupe a vendu à peine plus de deux millions de véhicules, dont un quart sous la marque Dacia.

Mais après deux années dans le rouge, le constructeur s'approche de l'équilibre: il a enregistré une perte nette (part du groupe) de 338 millions d'euros en 2022, notamment causée par sa cession du fabricant russe des Lada, Avtovaz, décidée après le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Nouvelle alliance avec Nissan

Les ventes hybrides et électriques représentent désormais 39% des immatriculations du groupe en Europe.

La direction de Renault va proposer le versement d'un dividende pour la première fois depuis 2019, à hauteur de 0,25 euro par action.

L'idée est de revenir à un taux de distribution de 35% du résultat net 'à moyen terme'. Mais il faudra pour cela que Renault, qui reste encore loin des performances d'autres constructeurs, regagne les faveurs des agences de notation, précise le groupe.

'Les fondamentaux du groupe ont été assainis en profondeur et nous ne reviendrons pas en arrière. Les perspectives financières 2023 et le retour d'un dividende en sont la démonstration', a déclaré le directeur général du groupe Luca de Meo.

La production s'est améliorée au second semestre 2022, affectée toutefois par des problèmes de transport des véhicules neufs. Et le portefeuille de commandes du groupe en Europe reste ainsi à un niveau 'record' de 3,5 mois de ventes, au 31 décembre 2022.

Comptant sur une stabilisation du prix des matières premières, et une logistique encore compliquée, Renault vise pour 2023 une marge opérationnelle supérieure ou égale à 6% du chiffre d'affaires.

Le groupe s'est lancé à la chasse aux partenaires pour sortir la tête haute d'une transition électrisante mais risquée pour l'automobile: il va lancer ses voitures électriques en Bourse, coopérer avec le chinois Geely pour ses moteurs traditionnels, mais aussi accélérer avec sa marque premium Alpine.

A l'international, le groupe français a revu début février sa relation avec son partenaire Nissan. Après 24 ans de mariage et des rumeurs de divorce, ils ont annoncé une nouvelle alliance basée sur des participations 'rééquilibrées' et de nouveaux projets industriels, dans l'électrique et dans de nouveaux pays.

/ATS