Économie

Scholz promet davantage d'aide sans se prononcer sur les chars

18.01.2023 15h57

Scholz promet davantage d'aide sans se prononcer sur les chars

Le président de la Confédération Alain Berset et le chancelier allemand ont discuté quelques minutes à Davos (GR).

Photo: KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

Le chancelier allemand Olaf Scholz promet que l'aide militaire de son pays va se poursuivre en Ukraine. Interrogé mercredi à Davos (GR) sur la livraison de chars lourds, il n'a pas dévoilé ses intentions.

'Nous sommes parmi ceux qui en font le plus', a affirmé le chancelier allemand à une question d'un participant au Forum économique mondial (WEF). 'Nous continuerons notre soutien à l'Ukraine aussi longtemps qu'il le faudra', a-t-il ajouté, mentionnant le matériel de défense aérienne ou l'artillerie.

'Nous nous attendions à ce que vous nous annonciez quelque chose', avait affirmé auparavant un participant ukrainien. Mais il faudra a priori au moins attendre jusqu'à la réunion de ministres de la défense sur le soutien militaire occidental à l'Ukraine vendredi à Ramstein, en Allemagne.

Depuis mardi, la pression monte à Davos sur Berlin pour une livraison de chars lourds. Les présidents de plusieurs pays voisins de l'Ukraine demandent un effort.

Le maire de Kiev Vitali Klitschko, lui, se montre optimiste. 'Observons ce qui se passera dans deux jours' a-t-il affirmé en marge du WEF, en référence à la réunion de Ramstein. 'J'espère qu'elle sera très positive pour l'Ukraine. Officieusement, j'ai des signaux très bons et positifs'.

Discussion avec Alain Berset

Depuis près d'un an, l'Allemagne souhaiterait pouvoir livrer de l'armement avec des composantes suisses. Mais le droit de la neutralité interdit à la Confédération d'accéder à cette demande, répétée ces derniers jours en marge du WEF.

Une solution a été trouvée ces derniers mois étant donné que les composantes suisses seront désormais fabriquées directement en Allemagne, une approche qui va prendre quelques mois.

'La Russie a déjà échoué' dans son offensive, selon le chancelier allemand. 'Pour que la guerre se termine, il faut que la Russie échoue', a encore ajouté M. Scholz qui a brièvement discuté avec le président de la Confédération Alain Berset avant son discours.

Iran et Mercosur

Le chancelier allemand a aussi mentionné les perturbations dans l'approvisionnement énergétique de son pays qui dépendait très largement d'importations russes. La situation s'est améliorée, dit-il, promettant aux pays africains que les achats européens dans le marché mondial de l'énergie ne se feraient pas à leur détriment.

L'objectif d'une Allemagne à la neutralité carbone d'ici 2045 sera honoré, selon lui. 'Nous y arriverons', a-t-il ajouté, souhaitant une 'explosion des électrolyses' parmi les investissements verts. Au total, plus de 400 milliards d'euros seront injectés pour l'extension des énergies renouvelables dans son pays. A court terme, cette approche sera coûteuse, admet le chancelier.

Interrogé sur la raison pour laquelle l'Allemagne ne déclarait pas les forces de sécurité iraniennes comme terroristes, il a affirmé que des dispositifs coercitifs avaient été lancés récemment. 'Nous allons continuer à évaluer la situation et prendrons de nouvelles décisions'. Mais celles-ci seront pilotées avec les autres Etats membres de l'UE, a-t-il encore précisé.

Il a dénoncé également le protectionnisme de certains dans les investissements sur les technologies propres. Comme la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen la veille, il a aussi affirmé vouloir signer rapidement l'accord de libre-échange avec le Mercosur. L'arrivée de Lula à la présidence du Brésil devrait rendre possible le déblocage de la situation.

/ATS