Tamedia veut économiser 6 millions et supprime des postes
Tamedia veut économiser 6 millions de francs dans toute la Suisse. Des emplois seront aussi supprimés en Suisse alémanique (archives).
Photo: KEYSTONE/CHRISTIAN BEUTLERTamedia veut économiser 6 millions de francs dans toute la Suisse. Une vingtaine d'emplois seront supprimés en Suisse alémanique. Mercredi, le groupe de presse zurichois avait déjà annoncé au personnel qu'il supprimera jusqu'à 28 postes en Suisse romande.
Tamedia a informé le personnel jeudi matin à Zurich. Un collaborateur a confirmé à Keystone-ATS les points principaux du programme d'économies du groupe que le site persoenlich.com a révélé.
La suppression de postes en Suisse alémanique fait partie d'un paquet d'économies de 6 millions de francs au total. Sur ce montant, 3,5 millions concernent la Suisse romande, comme déjà annoncé mercredi. Les 2,5 millions de francs restants concernent les titres de Tamedia en Suisse alémanique.
Ces nouvelles mesures font suite à un vaste programme d'économies mis en place ces dernières années. Au cours des trois dernières années, les rédactions des titres de Tamedia ont déjà dû économiser 70 millions de francs.
Tamedia va supprimer jusqu'à 28 postes sur 247 collaborateurs en Suisse romande. Ces suppressions de postes touchent les titres et services éditoriaux de la Tribune de Genève et de 24 Heures, de la rédaction de T (rédaction commune des titres romands de Tamedia) et du Matin Dimanche.
L'entreprise justifie ces mesures par l'évolution du chiffre d'affaires et par un modèle économique sous pression en raison de la transformation numérique.
Vaud inquiet pour la diversité
Jeudi, le gouvernement vaudois a fait part de son inquiétude. Il a adressé un courrier à la direction de l'entreprise dans lequel il exprime sa vive préoccupation pour l'emploi et la diversité de la presse.
Le Conseil d'Etat regrette la suppression potentielle d'un nombre important d'emplois au sein des rédactions, a-t-il indiqué dans un communiqué.
Tout en étant conscient de l'évolution rapide de l'environnement de la branche médiatique, le gouvernement rappelle dans son courrier à l'éditeur l'importance de la diversité de la presse et son attachement à la couverture de l'actualité régionale. Une délégation du Conseil d'Etat recevra la direction de Tamedia à brève échéance.
Gouvernement genevois 'choqué'
A Genève, le président du Conseil d'Etat Antonio Hodgers se dit 'choqué par l'ampleur de ce plan économique et des licenciements prévus, qui auront inévitablement des conséquences fortes sur la qualité. A l'heure où la presse d'information devrait réaffirmer son rôle, notamment face aux réseaux sociaux et autres vecteurs de désinformation, c'est un signal regrettable, qui nous préoccupe en matière de qualité, de diversité et d'emploi', a-t-il indiqué à l'agence Keystone-ATS.
'Nous soulignons notre attachement à ce que le projet éditorial de la Tribune de Genève soit maintenu. Le quotidien raconte la vie locale et nous sommes ainsi naturellement concernés par son destin. Nous n'avons pas le pouvoir d'infléchir les décisions d'acteurs privés, mais nous engageons Tamedia à assumer ses responsabilités d'entreprise et d'employeur, et à limiter les conséquences sur l'emploi et la qualité', a ajouté Antonio Hodgers.
Profession fragilisée
Quant au Conseil administratif de la Ville de Genève, il condamne la vague de licenciements décidée par TX Group. Ces nombreuses suppressions d'emplois, qui font suite à plusieurs autres décisions du même type depuis les années 2010, fragilisent encore davantage la profession, estime-t-il dans un communiqué.
Cette annonce confirme une fois de plus l'importance du renforcement substantiel des mesures fédérales de soutien pour assurer la diversité des médias en Suisse, souligne le Conseil administratif.
Syndicom 'condamne la suppression supplémentaire de postes' au sein de Tamedia. Cette mesure est 'd'autant plus incompréhensible' que le groupe a réalisé un bénéfice de 123 millions et versé 47 millions de dividendes l'année dernière, souligne le syndicat. La suppression de postes 'est irresponsable à l'égard des professionnels des médias et n'est pas nécessaire du point de vue économique', selon Stephanie Vonarburg, vice-présidente de syndicom, citée dans un communiqué.
/ATS