Trump et Xi Jinpins se sont parlé au téléphone
Le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, ici lors d'un sommet du G20 en 2019, se sont parlé jeudi (archives).
Photo: KEYSTONE/AP/SUSAN WALSHXi Jinping a demandé jeudi à Donald Trump, qui a engagé un spectaculaire bras de fer commercial avec Pékin, de 'redresser la trajectoire', dans un échange téléphonique. Le président américain en a pour sa part fait un compte-rendu très optimiste.
'Pour redresser la trajectoire du grand navire des relations sino-américaines, il nous incombe d'en assurer fermement le gouvernail et d'en fixer clairement le cap, tout en écartant résolument toute interférence, voire toute tentative de sabotage. Cela est particulièrement crucial', a déclaré le chef de l'Etat chinois, selon des propos reproduits par l'agence de presse officielle Chine nouvelle.
Il a par ailleurs dit être ouvert à une visite de son homologue américain en Chine.
Xi Jinping a en outre exhorté Donald Trump à traiter la question de Taïwan 'avec prudence' pour éviter tout 'conflit', d'après la même source. Et il a appelé Washington à 'retirer les mesures négatives prises contre la Chine'.
Le président américain a, quant à lui, assuré que cette conversation d'environ une heure et demie s'était conclue 'de manière très positive'.
Changement de ton
Donald Trump a annoncé dans un message sur son réseau Truth Social que ses équipes et celles de Xi Jinping se rencontreraient 'bientôt' pour discuter des droits de douane, à un endroit qui reste à définir. Et il a assuré qu'il ne 'devrait plus y avoir de questions à l'avenir' sur l'accès aux terres rares chinoises, un point de friction important entre les deux superpuissances.
Le président américain, qui a confirmé que M. Xi l'avait 'gentiment invité' à aller en Chine avec son épouse Melania, a souligné qu'il avait de son côté proposé à son homologue chinois de lui rendre visite aux Etats-Unis.
Le ton de l'imprévisible milliardaire républicain a donc changé du tout au tout par apport à ses sorties furibondes la semaine dernière, quand il avait accusé Pékin de ne pas respecter le contenu d'un accord de trêve commerciale négocié en mai à Genève.
Les deux hommes se sont entretenus 'à la demande' de Donald Trump, a tenu à souligner Chine nouvelle.
La question de savoir qui de l'Amérique ou de la Chine est en position de force dans cet affrontement commercial est éminemment sensible pour le président américain, que ses opposants démocrates accusent, sur un ton moqueur, de reculades en série en matière de droits de douane.
Étudiants et fentanyl
Les contentieux entre les deux puissances rivales vont au-delà du commerce. Elles portent également sur le traitement des étudiants chinois inscrits dans les universités américaines, sur le trafic de fentanyl, sur les relations avec Taïwan, sur les technologies de pointe ou encore sur les frictions en mer de Chine méridionale.
L'accord trouvé à Genève et prévoyant une pause de 90 jours a permis de suspendre une folle surenchère qui avait porté les droits de douane de la Chine sur les produits américains à 125% et ceux appliqués aux marchandises chinoises par les Etats-Unis à 145%, faisant trembler les marchés mondiaux.
Pékin et Washington avaient accepté de réduire provisoirement leurs surtaxes douanières pour les abaisser à respectivement 30% et 10%.
Donald Trump avait déclaré mercredi sur Truth Social 'apprécier' Xi Jinping mais estimé qu'il était 'extrêmement dur de trouver un accord' avec lui.
Selon le quotidien américain Wall Street Journal, la poussée de fièvre a été provoquée par la lenteur avec laquelle la Chine a accordé de nouvelles licences d'exportation de terres rares et d'autres éléments nécessaires aux semiconducteurs et aux automobiles.
Sur un autre dossier, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a promis jeudi de 'défendre fermement les droits et les intérêts légitimes' des étudiants chinois, après la décision de Donald Trump d'interdire les visas pour les étrangers devant intégrer l'université américaine Harvard. Près de 1300 étudiants chinois sont actuellement inscrits à Harvard, selon les chiffres officiels.
/ATS