Économie

Une vague de chaleur exceptionnelle se déploie sur la France

14.06.2022 15h01

Une vague de chaleur exceptionnelle se déploie sur la France

La France est fortement touchée par la vague de chaleur (Photo d'illustration).

Photo: KEYSTONE/DPA/ARMIN WEIGEL

Une vague de chaleur exceptionnelle et précoce a commencé à s'abattre mardi sur la France et durera jusqu'au week-end, un nouveau signe du changement climatique aux conséquences humaines et économiques de plus en plus coûteuses.

Avec l'arrivée d'air chaud venu du Maghreb en passant par l'Espagne qui suffoque déjà, le Sud-Ouest a été touché en premier mardi avec des températures qui sont montées jusqu'à 34°C à Bordeaux et 37°C à Toulouse.

Le mercure va s'affoler, encore une fois, de jeudi à samedi dans la moitié sud, avec 38°C à 40°C attendus par exemple vendredi dans le Sud-Ouest, et des pointes au-delà de 40°C localement, selon Météo-France. Et avec entre 30°C et 35°C dans la moitié Nord vendredi et samedi.

Signe sans équivoque du réchauffement de la planète, les vagues de chaleur se multiplient et s'intensifient un peu partout dans le monde.

En Espagne, la température a atteint jusqu'à 42,3°C à Villarobledo et Talavera de la Reina (centre).

D'après l'agence météorologique espagnole Aemet, les températures sont supérieures 'de 7 à 12 degrés' aux normales saisonnières et cette vague de chaleur devrait se prolonger jusqu'à samedi au moins.

'Cette vague de chaleur si précoce' avec des températures battant 'des records et qui s'ajoute à une autre vague de chaleur il y a un moins d'un mois' est un fait 'extrêmement préoccupant', a déclaré la ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera.

Risque 'extrême' d'incendies

Conséquence, le risque d'incendies est 'extrême' sur une grande partie de l'Espagne, selon Aemet.

Même chose en France, où le porte-parole de la Fédération des sapeurs-pompiers Eric Brocardi a mis en garde contre un 'été de tous les dangers'.

Lundi, plusieurs départs de feu importants ont eu lieu dans une région du sud-est de l'Hexagone, brûlant notamment 60 bungalows dans l'un des plus grands campings d'Europe.

Assurant être 'pleinement mobilisée', la Première ministre française Elisabeth Borne a réuni mardi préfets et agences régionales de santé pour s'assurer 'que tous les dispositifs sont en place'.

A Bordeaux, on se prépare: 'nous avons acheté des brumisateurs (...) que nous allons installer dans des espaces publics, à la fois dans des places de la ville qui sont des fours, ou des espaces comme les dortoirs de maternelles et des salles de résidences seniors', explique Sylvie Justome, adjointe à la Santé et aux Seniors.

La France métropolitaine a déjà connu des températures plus exceptionnelles en juin. Le record absolu date de juin 2019, avec 46°C à l'ombre à Vérargues (sud-est) mais c'était à la toute fin du mois (28 juin).

Cette vague est la plus précoce. Une précocité qui pèse sur les organismes avec des journées plus longues et des nuits plus courtes en juin qu'en juillet ou en août.

Face au changement climatique, le gouvernement français a annoncé la création d'un fonds de 500 millions d'euros pour la 'renaturation des villes'.

Sécheresse

La vague de chaleur qui intervient après un printemps particulièrement chaud et sec va encore aggraver la sécheresse des sols, notamment agricoles.

Matthieu Sorel, climatologue à Météo-France, a fait état auprès de l'AFP de niveaux d'humidité des sols 'dignes d'une fin juillet'.

Quant aux nappes phréatiques, que les précipitations ponctuelles d'été, même fortes, ne peuvent pas recharger, elles sont en baisse, avec une situation 'préoccupante' dans certaines régions, selon le Bureau de recherches géologiques et minières.

Dans ce contexte, 36 départements, soit plus du tiers du pays, ont mis en place des restrictions d'utilisation de l'eau.

Les fortes chaleurs sont particulièrement risquées pour les personnes âgées et vulnérables, les nourrissons et les travailleurs en extérieur.

Comme sur ce chantier de construction du tram dans la région de Bordeaux. 'Cette semaine on va au moins attaquer à 7 heures. Peut-être 6 heures', explique Aurélien Theillaud, directeur de travaux. Et 'le minimum syndical, c'est trois litres d'eau par salarié et par jour'.

/ATS